Dans quels cas utiliser l’éconazole crème ?
L’éconazole crème est globalement indiqué dans le traitement d’une grande variété d’infections fongiques cutanées. Cela concerne les mycoses cutanées de la peau de type intertrigos interdigitaux, des mycoses des phanères ou ongles de type onyxis et périonyxis, ainsi que des muqueuses vulvaires, vaginales, anales, périanales ou du gland. Il peut s’appliquer sur des zones surinfectées ou non par une bactérie Gram+.
Certains peuvent se poser la question si ce n’est pas grave de ne pas soigner une mycose. Certes, cette affection est généralement bénigne, peu importe sa localisation. Cependant, elle peut vite générer des sensations d’inconforts des douleurs. Si vous laisser le champignon tel quel, il va proliférer et s’étendre sur une plus grande surface, d’où la nécessité d’user d’un antifongique comme la crème éconazole.
D’emblée, son usage en tant que crème est préconisé dans les cas d’affections de type Candidose, dermatophyte et autres. On dénote :
- Les mycoses des plis cutanés de type intertrigo (mycoses génitales, sous-mammaires et inter-digitales) et intertrigos orteils des pieds d’athlète : elle est généralement générée par les mycoses de types dermatopytes et candidoses. Elle se caractérise par une poussée de rougeurs, de fissures et l’apparition de dépôt jaunâtre au niveau des plis de la peau. Elle résulte des effets de frottement de la peau et d’une humidité stagnante favorisant une irritation et une macération.
- Les mycoses des ongles (ongle, base de l’ongle et de la peau entorant l’ongle) de type onyxis et périonyxis nécessitant un traitement d’appoint : l’onyxis ou mycose unguéale est une inflammation du derme sous l’ongle qui s’accompagne d’ulcération et de fongosité. Le perionyxis est une inflammation chronique qui touche la peau ceinturant les ongles.
- Les mycoses des muqueuses de type vulvite, anite, balanite, candidose du siège, etc.
- Les mycoses des poils et des cheveux dont la folliculite à Trichophyton rubrum, le kérion ou encore le sycosis.
- La teigne : de type dermatophytose, il s’agit d’une infection cutanée générée par un champignon microscopique qui s’en prend aux zones poilues comme la barbe et le cuir chevelu.
- L’herpès circiné dit aussi « dermatophyties de la peau glabre » : c’est une mycose causée par des dermatophytes d’origine animale ou humaine. Elle est causée généralement par des champignons de type Trichophyton et Microsporum
- Le pityriasis versicolor : cette infection due au Malassezia furfur se caractérise par l’apparition de multiples plaques squameuses à la surface de la peau. Bien qu’asymptomatique, elle est très récidivante. Elle se manifeste par des tâches aux couleurs changeantes. Il s’agit d’une mycose superficielle.
- La perlèche ou de son autre nom « chéilite angulaire » : cette inflammation touche principalement la commissure labiale, uni ou bilatérale. Elle s’accompagne de rougeurs au coin des lèvres, de fissures ou de croûtes pouvant être douloureuses.
- L’Erythrasma : C’est une infection de la peau fréquemment causée pour une bactérie saprophyte « Corynebacterium minutissimum ». Elle se localise généralement au niveau des plis cutanés.
Pour contrer certaines affections mycosiques, un traitement systémique complémentaire est parfois requis. Cela renvoie à un traitement général et non uniquement, à un traitement local qui cible exclusivement une zone du corps. Il arrive aussi qu’un traitement complémentaire du tube digestif se révèle nécessaire dans certaines situations. Dans le traitement de mycoses superficielles appariées à des symptômes inflammatoires, on peut aussi avoir besoin d’y associer un corticoïde pour les 8 premiers jours du traitement.
Administration de l'econazole : ce qu’il faut savoir
Les médicaments à base d’éconazole s’administrent exclusivement par voie cutanée (locale et externe). Les crèmes, les solutions et les émulsions conviennent principalement au traitement des ongles et de la peau non suintante et non macérée. La poudre est à privilégier pour les zones sensibles à macération, transpiration et humidité comme les plis, les parties génitales, les parties entre les doigts et sous les seins.
Pour ce qui est de l’éconazole crème, elle s’applique exclusivement sur la partie affectée et ses contours en couche mince, sur peau propre et sèche. Il faudra préalablement nettoyer et assécher la partie infectée et ses contours. Pour une pénétration optimale, la zone à traiter devra être massée doucement avec la crème pour une adhérence complète. Dans les zones à plis, on se cantonnera à une petite quantité afin de limiter les risques de macération ou on optera pour une forme d’éconazole en poudre.
Pour l’application de la crème, on s’y prendra 2 à 3 fois par jour dans le respect de la dose prescrite. On se gardera toutefois de dépasser les 3 applications par jour. Il faudra aussi éviter de s’en servir plus longtemps et plus souvent que ce qui est préconisé.
Quelle est la durée de traitement avec l’éconazole crème ?
Le traitement avec l’éconazole crème prend généralement effet en quelques jours. Le produit reste présent à la surface de la peau pour une durée moyenne de 5 à 16 heures. Cependant, il faut parfois 2 à 3 semaines de traitement (parfois plus) pour se débarrasser entièrement des champignons vu qu’une affection fongique peut persister jusqu’à 2 semaines, voire 4 semaines suivant la nature de la mycose en cause. La durée de guérison dépend de la zone infectée et l’ampleur de l’infection.
Suivant l’affection mycosique, on retrouve les durées de traitement suivantes :
- Mycoses des plis non macérées (intertrigo génital, sous-mammaire, interdigital, etc.) : 1 à 2 semaines
- Mycoses des ongles (onyxis, périonyxis) : 4 à 8 semaines
- Dermatophyties de la peau glabre : 2 semaines
- Intertrigos génitaux et cruraux non macérées : 2 à 3 semaines
- Teignes : 4 à 8 semaines
- Erythrasma : 1 à 2 semaines
Pour le cas particulier de la crème Pevisone, le traitement ne doit pas excéder les 8 jours.
L’application régulière et le respect des doses prescrites sont décisifs pour la réussite du traitement et l’efficacité de l’éconazole crème. Vous devez suivre le traitement jusqu’à expiration de la durée recommandée, et ce, même si les symptômes apparents ont disparu après quelques jours d’application. Arrêter prématurément la cure peut éventuellement générer un retour de l’infection avec une résistance de la mycose ou de la bactérie aux actifs du médicament.
Si vous ne percevez aucune amélioration ou pire, vous observez une aggravation de vos lésions après quelques jours d’application (2 semaines pour toutes affections mycosiques et 4 semaines en cas d’intertrigo du pied d’athlète), consultez un médecin.
Y a-t-il des précautions à l’utilisation de l’éconazole ?
On évitera d’appliquer la crème éconazole autour des yeux, dans l’œil, sur les muqueuses en général et dans le nez. En cas de contact accidentel dans les yeux, prenez soin de bien rincer à l’eau claire ou à l’eau saline. Après chaque application, assurez-vous de bien laver vos mains, sauf si la partie infectée les concerne. Jamais vous ne devez envelopper, couvrir ou bander la zone traitée, sauf recommandation médicale.
Par précaution, l’utilisation de savon avec un pH acide est à éviter au risque de favoriser la prolifération de la candidose. On évitera aussi le port de vêtements favorisant la sudation. Une transpiration abondante favorise le développement des lésions infectées par les champignons. On préfèrera l’usage de chaussettes en fibre naturelle comme le coton. On prendra aussi soin de changer de paires de chaussettes tous les jours. En cas de mycoses avec des lésions importantes sur les ongles des pieds, il peut s’avérer nécessaire de réaliser un meulage préalable lors d’une séance de pédicure. Cela peut faciliter l’administration et la pénétration du médicament.
Pour ce qui est de la conservation, il faudra juste garder le médicament hors de portée des enfants et à une température n’excédant pas les 25 °C.
Quelles contre-indications à l’utilisation de l’éconazole crème ?
Si vous présentez une allergie au principe actif nitrate d’éconazole, aux imidazolés et aux autres composants ou excipients du médicament, vous devez strictement vous garder de vous en servir.
Chez les enfants, on se conformera aux conseils prescrits par le médecin traitant et on évitera une utilisation prolongée. En cas de peau infectée sur grande surface ou profondément lésée, un avis médical est préconisé avant d’administrer le médicament. Idem en cas de situations où l’on peut risquer un phénomène d’occlusion locale chez les sujets âgés, en cas d’escarres ou de lésions sous-mammaires.
En matière d’interactions médicamenteuses, il faudra discuter avec son médecin ou son pharmacien avant d’utiliser l’éconazole crème. Cela est surtout valable si vous prenez un médicament anticoagulant et fluidifiant le sang, si vous êtes sous médicaments à base d’antivitamine K (acénocoumarol, fluindione, warfarine). Pour cause, l’éconazole peut en modifier lev mécanisme d’action. Un contrôle de l’INR (examens sanguins) et un ajustement de la posologie de l’antivitamine K pourraient être requis en cas de concomitance inévitable.
Econazole crème et grossesse
Selon le Centre de référence sur les Agents Tératogènes (CRAT), très peu de données existent et ont été publiées sur l’exposition des femmes enceintes à l’éconazole. En cas de mycose de la peau, on peut toutefois se permettre d’utiliser du miconazole ou du kétoconazole. Il faudra tout de même demander conseil à son pharmacien ou à son médecin avant toute application vu que les risques sont mal connus et sont individuels.
Econazole crème et allaitement
Chez les femmes allaitantes, l’usage de l’éconazole à usage topique est autorisée, mais sous surveillance médicale. Le CRAT préconise un nettoyage à fond du sein avant la tétée si l’on devait se servir de la crème sur le mamelon.
Les crèmes à base d’éconazole : les médicaments disponibles en pharmacie
Mis à part les formats galéniques en poudre, en solution, en émulsion, en fluide et en ovule, l’éconazole existe aussi sous forme de crème. Dans le cas d’une crème, l’éconazole est généralement dosé à 1 % pour 100 g de crème. Ci-voici la liste des médicaments éconazole crème avec leur composition respective :
- Pevaryl 1 %
- Dermazol 1 %
- Econazole Teva Santé 1 % tube de 30 g
- Econazole EG 1 % tube de 30 g
- Econazole SANDOZ 1 % tube de 30 g
- Econazole Viatris 1%
- Econazole BIOGARAN 1 % tube de 30 g
- Econazole ARROW 1% tube de 30 g
- Fongiléine 1% tube 30 g
- Mycosedermyl 1% crème
- Mycoapaisyl 1%
- GYNOPURA 1 % tube de 30 g
- Myleugyne 1 %
- Pevisone tube de 10 g (antifongique et dermocorticoïde)
La plupart de ces médicaments sont des formes génériques à la crème Pevaryl 1 %. Ils sont pour la plupart disponibles en pharmacie sans ordonnance, en vente libre. Leur utilisation ne requiert pas obligatoirement une prescription médicale. Pour la majorité, ils sont pris en charge par la Sécurité Sociale à hauteur de 30 %.
Cependant, vigilance est de mise avant de s’en servir comme traitement. Il faut notamment s’assurer qu’on a bel et bien affaire à une mycose. C’est à juste titre, il est facile de confondre les symptômes d’une mycose avec celles d’autres affections qui ne sont pas d’origine fongique. En cas d’erreur de diagnostic, l’éconazole s’avèrerait inefficace, mais surtout pourrait aggraver l’infection, voire annuler l’effet des autres traitements.
Existe-t-il des effets secondaires ou indésirables à l’usage de la crème éconazole ?
L’éconazole est une substance qui s’administre exclusivement par voie locale externe. Cela en limite son absorption et intrinsèquement, réduit les risques d’effets indésirables. Cependant, son usage n’est pas sans revers. Dans la plupart des cas, son application sur la peau peut générer :
- des irritations,
- des sensations de brûlures,
- des douleurs localisées,
- une sensation d’inconfort,
- des rougeurs cutanées.
Il se peut que son application exacerbe les démangeaisons ou prurit dues à l’infection, mais seulement en début de traitement. Très rarement, on observe des cas de réactions allergiques, un gonflement de type angiœdème sur la zone d’application (visage et gorge), des dermatites, une éruption cutanée, des poussées d’urticaires ou de cloques, une exfoliation de la peau ou encore des érythèmes.
Au moindre signe d’allergie (urticaire, gonflement du visage ou de la gorge, éruption cutanée, etc.) ou d’irritation cutanée, il faudra immédiatement arrêter le traitement et consulter un médecin.
Si jamais vous observez d’autres effets non mentionnés, veuillez en informer votre médecin traitant.
Attention aux effets indésirables des excipients à effet notoire des crèmes econazole
Bon nombre de crème éconazole renferme des excipients à effets notoires qui peuvent être sources d’allergie ou d’effets secondaires. C’est notamment le cas des excipients suivants :
- L’acide benzoïque (E210) pouvant être présent dans les crèmes Pevaryl, Dermazol, Econazole Teva Santé, Econazole EG, Econazole Viatris, Econazole SANDOZ, Econazole BIOGARAN, Econazole ARROW, Fongiléine, Mycosedermyl, Mycoapaisyl, GYNOPURA, Myleugyne, Pevisone : pouvant entrainer une irritation locale et augmenter le risque d’ictère (connue aussi étant le jaunissement des yeux et de la peau) auprès des nourrissons de moins de 4 semaines.
- L’hydroxyanisole butylé (E320) et le butylhydroxytoluène (E321) que l’on peut trouver dans les crèmes Pevaryl, Dermazol, Econazole Teva Santé, Econazole EG, Econazole Viatris, Econazole SANDOZ, Econazole BIOGARAN, Econazole ARROW, Fongiléine, Mycosedermyl, Mycoapaisyl, GYNOPURA, Myleugyne, Pevisone : susceptibles de générer des réactions cutanées locales de type dermatite de contact et une irritation des muqueuses et des yeux.
· Le dipropylène glycol à trouver dans le Dermazol, l’Econazole SANDOZ, l’Econazole BIOGARAN, Mycoapaisyl : pouvant être source d’irritation cutanée
· Le citronellol et le linalolet d’autres composants de parfum dans l’Econazole Teva santé, l’Econazole EG, l’Econazole Viatris, l’Econazole SANDOZ, l’Econazole BIOGARAN, l’Econazole ARROW, le Fongiléine, le Mycosedermyl, le GYNOPURA : peut créer des réactions allergiques
Le cas particulier de la crème éconazole Pevisone : les précautions d’usage
Cette crème est également un antifongique à usage topique, sauf qu’elle contient en plus de l’acétonide de triamcinolone comme principe actif. Il s’agit d’un corticostéroïde présentant une efficacité modérée à sévère contre les manifestations symptomatiques inflammatoires. Cette crème s’utilise alors dans le traitement de cartaies infections fongiques présentant une forme eczémateuse avec irritation et démangeaison.
Son application est contre-indiquée en cas d’hypersensibilité au nitrate d’éconazole, à l’acétonide de triamcinolone ou à l’un des excipients. Elle ne doit pas être utilisée sur les peaux marquées d’une plaie infectée, une plaie causée par une maladie virale (herpes simplex ou varicelle) ou par la tuberculose. Idem en cas de poussée d’acné et de rosacée. On se gardera aussi d’en mettre sur une zone récemment vaccinée.
Sachez aussi que l’application de corticoïdes sur la peau peut éventuellement provoquer des effets systémiques comme l’inhibition de la production d’hormones par vos glandes surrénales. Cela peut aussi augmenter le risque d’infection et générer d’autres effets secondaires (fragilisation de la peau, vergetures, rosacée, inflammation de la peau autour de la bouche, acné, dilatation anormale des petits vaisseaux sanguins cutanés superficiels, ecchymoses ou rougeurs, pilosité importante et cicatrisation retardée des plaies).
L’application répétée ou prolongée de cette crème autour des yeux est à éviter au risque de contracter une cataracte, une hypertension oculaire ou un glaucome. En cas de baisse des capacités visuelles, il faudra consulter immédiatement le médecin.
