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Connue dans le monde entier, la grippe espagnole est une pandémie qui a fait des ravages à la fin de la Première Guerre Mondiale. En effet, elle a été responsable de la mort de plus de 50 millions de personnes à l’époque. Que faut-il savoir sur cette grippe ?
La grippe est une maladie infectieuse causée par un virus de type influenza. Elle touche principalement les voies respiratoires supérieures, c'est-à-dire le nez, la gorge et les bronches. Dans certains cas, cette pathologie peut atteindre les poumons.
Trois types de virus influenza peuvent infecter l’homme. Il y a le virus de type A qui peut se développer chez l’homme, mais aussi chez de nombreuses espèces aviaires, dont les oiseaux aquatiques sauvages et les volailles. Ce type de virus peut aussi infecter différentes espèces de mammifères, comme le porc. Sa structure comporte des protéines de surface, notamment l’hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N). Le virus de type A possède ainsi différents sous-types HxNy, comme les virus H1N1 et H1N8 par exemple.
La seconde catégorie est le virus de type B. Celui-ci infecte presque exclusivement l’homme. On peut distinguer deux lignages de ce virus : B-Yamagata et B-Victoria. Enfin, le virus de type C atteint généralement l’homme.
Il faut savoir que les virus de type A et B sont les deux catégories responsables des grippes saisonnières. Tandis que ceux du groupe C provoquent habituellement une maladie bénigne.
Les virus de type A ont un grand potentiel pandémique. Qu’en est-il de la grippe espagnole ?
Particulièrement virulente et contagieuse, la grippe espagnole est la pandémie grippale de 1918. Elle est reconnue comme étant la plus meurtrière de toute l’histoire. Devançant la « peste noire », elle a infecté plus de 1 milliard de personnes.
La grippe espagnole est due à la souche virale H1N1, un lointain ancêtre de la variante qui fit trembler le monde entre 2009 et 2010. Elle est donc due à un virus de type A. D’après les études effectuées par Michael Worobey, professeur de biologie à l’Université d’Arizona, l’agent infectieux responsable de cette pathologie combine la souche humaine (H1) et les gènes aviaires de type N1. Ici, la souche H1 provient de la grippe saisonnière H1N8 qui circulait entre les années 1900 et 1917. La souche N1 provient, quant à elle, des oiseaux. Ils sont en effet des réservoirs naturels de bon nombre de virus.
Selon Patrick Berche, professeur de microbiologie à l’hôpital Necker de Paris, la souche H1N1 qui était responsable de la grippe espagnole, est 10 000 fois plus virulente que la souche qui circulait en 2005.
Il faut noter que cette grippe n’a rien d’espagnole. D’ailleurs, les premiers cas de grippe espagnole sont apparus aux États-Unis. Selon les recherches, il s’agit donc théoriquement d’une grippe américaine. Toutefois, cette pandémie tient son nom de l’Espagne, car les médias de ce pays ont été les seuls à publier librement les informations concernant cette maladie. À l’époque, l’Espagne était neutre et n’était pas concernée par le secret militaire. Les médias n’étaient donc pas censurés.
En général, toutes les formes de grippe ont une période d’incubation de 1 à 4 jours. Les symptômes peuvent apparaître peu après la contamination au virus. Pour une grippe ordinaire, les signes les plus courants sont la fièvre, les douleurs musculaires, les maux de tête et une sensation de profond malaise. À tout cela s’ajoutent quelques signes respiratoires comme une toux sèche, une gorge irritée ou une rhinite.
Les symptômes de la grippe espagnole ressemblent aux symptômes grippes ordinaires. La période d’incubation est, par contre, de 2 à 3 jours. Elle est suivie d’une période de 3 à 5 jours pendant laquelle les symptômes se manifestent. En ce qui concerne les signes de la maladie, on peut ressentir une forte fièvre, des courbatures, des maux de tête, une congestion nasale et un affaiblissement général des systèmes immunitaires. Chez certains, ces symptômes sont suivis de toux violente.
Dans les cas plus compliqués, le malade peut présenter une forte inflammation aux poumons qui entraînent parfois des difficultés respiratoires. Il se peut aussi que la personne souffrant de la maladie présente un bleuissement du visage, des lèvres et des oreilles. Ce symptôme est généralement provoqué par le manque d’oxygène dans le sang. Dans certains cas, les malades présentent des expectorations avec du sang, ainsi que des complications cardiaques et digestives.
En 1918, la plupart des cas étaient assez graves, car les défenses immunitaires des malades ont été extrêmement affaiblies. La maladie a donc souvent provoqué plusieurs complications, notamment bronchiques. Ces complications ont été l’une des principales causes de décès des personnes infectées.
Cette grippe a dévasté le monde entre 1918 et 1919. Elle a touché quasiment l’ensemble du globe. Selon l’Institut Pasteur, elle fit 25 à 50 millions de morts malgré un taux de mortalité de la grippe de 2 à 5 % de la population mondiale. Par contre, des réévaluations récentes ont abouti à un chiffre atteignant 100 millions de décès.
Il faut savoir que la plupart des victimes de cette pandémie ont développé une surinfection bactérienne. Celle-ci se déclarait au bout de 4 à 5 jours. À cause de l’absence d’antibiotiques à cette époque, ces épidémies grippe favorisaient le décès des personnes infectées au bout d’une dizaine de jours à peine, après l’apparition des premiers symptômes.
La première vague de la grippe espagnole est apparue au printemps 1918. Elle a été peu virulente. Suite à une probable mutation du virus, la seconde vague survenue à l’automne suivant a été toutefois plus agressive. Si la grippe traditionnelle attaquait essentiellement les bébés et les personnes âgées à l’époque, les jeunes adultes âgés de 25 à 29 ans ont été les principales victimes de la grippe espagnole.
Cela s’explique par le fait que les personnes qui avaient entre 20 et 40 ans (nées dans les années 1880 à 1890) à l’apparition de l’épidémie n’étaient pas immunisés contre les virus type H1. En effet, la grippe saisonnière la plus courante à l’époque était due à la souche H3N8. Ces jeunes ont ainsi présenté un syndrome du choc cytokinique. Pour l’expliquer simplement, les molécules de cytokines s’emballent et activent un surnombre de cellules immunitaires. Ce processus peut alors provoquer une hyperinflammation des poumons.
À part cela, les circonstances particulières de la fin de la guerre étaient favorables à la transmission rapide de la grippe espagnole. On peut citer notamment les mauvaises conditions sanitaires, les populations affaiblies ainsi que les grands rassemblements.
D’après différentes études, le virus de la grippe espagnole est apparu pour la première fois au Kansas en 1918. La première personne infectée était un certain Albert Gitchell, un fermier appelé à servir sous le drapeau.
Assigné à la cuisine d’un camp militaire de Fuston, ce fermier a transmis la maladie à de nombreuses autres personnes dans ce camp. Les soldats du camp de Fuston devaient pourtant rejoindre les autres troupes pour prêter mains fortes à leurs alliés. Ils rejoignent alors la ligne de front à Brest. C’est ainsi que le virus s’est propagé librement. Il a suivi les navires, les routes et les chemins de fer empruntés par les soldats.
Après quoi, la grippe espagnole s’est répandue partout dans le monde : Grande-Bretagne, Italie, Allemagne, Canada, Inde, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud… En seulement quelques semaines, toute la planète a été infectée. Durant cette première vague de l’épidémie, plus de 20 millions de personnes ont été touchées par la grippe espagnole en seulement 40 jours. En août 1918, la propagation du virus ralentit.
Une deuxième vague de la grippe espagnole a sévi à partir de septembre 1918, une période où l’épidémie devenait de plus en plus mortelle. En effet, le virus a muté afin de s’adapter à l’Homme. Il évolue ainsi rapidement et tue les malades plus efficacement. Durant cette période, le taux de mortalité passe de 0,001 % à 3 %, voire 5 %.
Avec ce retour en force de la maladie, l’armée américaine a décidé de faire appel à un médecin chercheur pour comprendre le processus de la pathologie. Ce professionnel de la santé a pu constater la gravité de l’inflammation au niveau des poumons grâce à une étude réalisée à partir de l’autopsie d’un défunt. A la suite de cette étude, il a tenté de mettre en quarantaine le camp militaire touché par cette nouvelle souche mutée. Par contre, un paquebot transportant plus de 9000 soldats américains partit pour l’Europe, ce qui favorisa la propagation du virus sur ce continent. La majorité des soldats ont été sérieusement malades.
Début octobre, l’épidémie s’est transformée en pandémie. Il a fait 14 millions de morts de plus, depuis le début de la propagation du virus. Il faut savoir que c’est aux États-Unis que cette grippe provoque le plus grand chaos, même si les morgues ont aussi été débordées en France et en Angleterre. En effet, les cadavres attendent jusqu’à une semaine avant d’être enterrés. Certains pays ont alors décidé d’interdire tous genres de rassemblement comme les messes, les foires…
Au début de mois de novembre, on dénombre jusqu’à 60 millions de morts. Vers la fin du mois de décembre, cette pathologie commence toutefois à s’atténuer.
Une nouvelle vague de la grippe espagnole est apparue en janvier 1919. Cette fois-ci, elle a pris l’apparence d’une grippe saisonnière. Les personnes atteintes de la grippe espagnole lors de la première et la deuxième vague sont immunisées contre le virus. Dans cette troisième vague, la pandémie s’est développée dans les régions et les pays qui ont été épargnés jusque-là. Puis, elle a pris fin soudainement en juillet 1919.
D’une manière générale, un virus grippal pénètre dans l’organisme via le système respiratoire, notamment au niveau du rhino-pharynx. L’agent infectieux se transmet par voie aérosol, c'est-à-dire grâce aux microgouttelettes et aux particules suspendues dans l’air. En principe, ces dernières proviennent d’une personne malade qui tousse, éternue ou parle.
Par ailleurs, le virus peut également se transmettre par l’intermédiaire des mains, c'est-à-dire le manuportage. Lorsqu’une personne saine touche un objet ou une surface infectée et porte sa main à proximité de son nez ou de sa bouche, elle peut s’administrer le virus. C’est la raison pour laquelle, les mesures barrières sont importantes en cas d’épidémie de virus grippal. La grippe espagnole étant causée par ce type de virus, elle connaît le même processus de transmission. Mais pourquoi tant de personnes ont succombé à cette pandémie ?
La première cause de la prolifération importante de cette maladie est que les scientifiques n’ont pas réussi à isoler le virus à l’époque de la pandémie. Cela s’explique par le fait que les chercheurs ont émis une hypothèse en 1918 et 1919, selon laquelle l’agent infectieux était une bactérie. C’est seulement en 1930 qu’ils ont compris qu’il s’agissait d’un virus.
La population mondiale n’avait pas conscience des mesures d’hygiène et des précautions élémentaires qu’elle aurait dû prendre, comme le confinement, la distanciation sociale, le lavage des mains, etc. Le virus s’est répandu sur les paquebots remplis de voyageurs traversant l’Atlantique. Ces navires sont devenus ainsi des foyers épidémiques, favorisant la contamination dans la plupart des grandes villes d’Amérique.
Les gestes barrières adoptées variaient considérablement d’un pays à un autre. Le retard d’application a été conséquent. En effet, cette pandémie fut l’occasion de mettre certains gestes en place comme le lavage des mains, l’interdiction de cracher dans la rue, l’interdiction d’attroupements, la mise en quarantaine, la fermeture des écoles… Il a été, par exemple, constaté qu’aux États-Unis, la ville de Seattle se protégeait plus que celle de Philadelphie. À San Francisco, tout le monde devait porter un masque.
Le troisième facteur du développement rapide de l’épidémie est l’affaiblissement de la population, encore impactée par la guerre. En effet, la pauvreté, le manque d’hygiène et la situation démunie des colonisés ont frappé fortement après ces conflits mondiaux. L’Australie a été le seul continent à parvenir à mettre sur pied une mesure de quarantaine efficace.
L’absence d’informations sur la maladie est également un autre facteur ayant favorisé la prolifération de la pandémie. À cette époque, on n’en avait pas beaucoup parlé à cause de la censure liée à la guerre.
On se demande souvent, comment soigner la grippe ? Pour une grippe ordinaire, un traitement symptomatique est prescrit au malade. On préconise entre autres un antipyrétique, une bonne hydratation et un antitussif. Le traitement prescrit par le médecin vise à réduire la durée de la maladie ainsi que l’intensité des symptômes. Il permet aussi d’atténuer le risque de complications et de mortalité.
Dans certains cas, le médecin peut indiquer un traitement antiviral spécifique. D’ailleurs, il existe des inhibiteurs de la neuraminidase qui agissent sur les virus de type A et B. Ces antiviraux sont généralement prescrits à titre curatif.
Pour traiter efficacement une grippe, il faut beaucoup de repos. L’application des mesures d’hygiène est aussi conseillée pour limiter la transmission de la maladie.
Par ailleurs, les femmes enceintes, les personnes âgées de plus de 65 ans, les immunodéprimés et les obèses morbides risquent de développer une forme grave de la grippe. Il en est de même pour les personnes souffrant de maladies chroniques, notamment cardiovasculaires et respiratoires. Une forme grave nécessite même une hospitalisation en réanimation et une assistance respiratoire pour aider le patient à mieux respirer.
Comme pour toutes les grippes, il n’existe pas de remède qui guérit totalement la grippe espagnole. Le traitement reprend le même protocole de soins pour toutes les formes de grippe. Aujourd’hui encore, les soins pour lutter contre cette maladie virale reposent essentiellement sur le traitement des symptômes.
Il a suffi de quelques semaines pour que la souche virulente H1N1 contamine toute la planète. L’hécatombe causée par cette pandémie a fait comprendre à toutes les entités sanitaires que les maladies, surtout les épidémies, constituent une véritable menace mondiale. Presque toutes les entités mondiales ont cherché une solution pour éviter la menace.
Les gouvernements ont pris conscience de l’utilité de la médecine socialisée. Ils ont aussi compris l’importance de l’hygiène, mais surtout des réseaux de surveillance qui permettent de riposter en cas d’épidémie. Ainsi, la préparation à une nouvelle pandémie devient une priorité dans toutes les stratégies des autorités sanitaires internationales.
Des campagnes de prévention portant sur une bonne hygiène ont alors été mise en place dans divers pays, juste après la pandémie, et notamment en Suisse. C’est également à l’issue de cette pathologie meurtrière que le Comité de la Santé de l’Organisation d’Hygiène a été créé en 1922 par la Société des Nations. Il s’agit du prédécesseur de l’Organisation Mondiale de la Santé ou OMS.
Il faut noter qu’après la pandémie, la grippe espagnole a pris la forme d’une grippe saisonnière. Chez les sujets ayant un bon système immunitaire, la grippe disparaissait d’elle-même. Elle peut affaiblir les malades, toutefois, ils recouvriront rapidement toutes leurs facultés dans la plupart des cas. En revanche, des complications peuvent survenir chez les personnes à risques et fragiles. Cela comprend entre autres les personnes souffrant de maladies chroniques, les personnes âgées, les nourrissons, les personnes auto-immunes et celles ayant de faibles défenses immunitaires. C’est une des raisons pour lesquelles les autorités sanitaires ont mis en place des mesures de prévention.
Quelle que soit l’épidémie en circulation, les mesures de protection individuelle restent la prévention imposée pour éviter d’être contaminé par le virus. Il peut s’agir du port de masque, de la distanciation sociale et du lavage régulier des mains. Les malades doivent impérativement adopter ces mesures pour éviter d’infecter leurs entourages. Ils doivent par exemple utiliser des mouchoirs jetables. Ils doivent aussi tousser et éternuer dans le creux du coude ou dans un mouchoir. La personne infectée doit surtout éviter les contacts avec des personnes fragiles. Dans tous les cas, il est toujours nécessaire d’aérer le logement.
Le respect des mesures d’hygiène, une vaccination annuelle contre la grippe est envisageable. Elle concerne surtout les personnes fragiles, les personnels soignants, les personnes résidant en établissement de soin... Elle s’avère un moyen efficace pour se protéger contre une grippe. Elle permet également de réduire considérablement les risques de développer une forme grave de la maladie.
Le vaccin grippe est recommandé à toutes les catégories de population. Cependant, l’efficacité du vaccin dépend fortement de l’âge et de l’état immunitaire du sujet vacciné. Elle est aussi caractérisée par une similitude entre les souches de vaccin et les virus en circulation. A titre d’information, les virus grippaux connaissent des modifications génétiques constantes. De ce fait, la composition d’un vaccin doit être ajustée chaque année en introduisant la ou les souches récentes en circulation.
Même si le vaccin n’est pas efficace à 100 %, il permet à un individu de ne pas trop ressentir les symptômes de la pathologie. Néanmoins, le vaccin offre uniquement une protection temporaire, allant généralement de 6 à 9 mois.
Il est courant qu’une épidémie de grippe sévisse durant la période hivernale. C’est pourquoi, se faire vacciner contre la grippe en automne est toujours recommandé dans les pays tempérés. Par contre, les virus grippaux peuvent circuler tout au long de l’année dans les régions tropicales et subtropicales.
Il faut savoir que la grippe espagnole a disparu soudainement en 1919. Par la suite, elle est réapparue sous une forme moins virulente de grippe saisonnière et qui est toujours active jusqu’à aujourd’hui. Cependant, les autorités sanitaires redoutent toujours qu’une souche encore plus virulente du virus puisse se propager rapidement. Ainsi, les échanges entre les pays sont plus fréquents qu’au début du XXe siècle.
Qu'est ce que la grippe espagnole ?
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Laurence Silvestre, Docteur en Pharmacie
Titulaire d’un diplôme d’État de docteur en pharmacie, j’exerce la profession de pharmacien en officine depuis plus de 30 ans. J’utilise mon expertise acquise durant ma formation universitaire et la pratique continue de mon métier pour rédiger des articles de qualité à l’attention du grand public. Ces textes contiennent des conseils scientifiques et pharmaceutiques sur différents domaines liés à la santé, au bien-être et à la beauté. Mon expérience professionnelle me permet de vulgariser ces informations pour une meilleure compréhension de la part des patients. En savoir plus sur Laurence Silvestre.