Si les nutritionnistes et les médecins conseillent de manger au moins 5 fruits et légumes par jour, ce n’est pas pour rien. En effet, à part les fibres et les éléments nutritifs apportés par les aliments originaires du règne végétal, il existe aussi un composant très utile pour l’organisme, mais restant toutefois moins connu, les polyphénols. Ce sont, en effet, des molécules organiques. Ils doivent leur utilité à leur propriété antioxydante. La particularité des phénols est qu’ils possèdent un noyau benzénique, mais aussi des fonctions oxhydryles.

Les polyphénols sont également appelés composés phénoliques. Ils sont issus du métabolisme secondaire des plantes. Faisons le point sur ces éléments.

 

Qu’est-ce que les polyphénols ?

Les polyphénols sont des molécules provenant des aliments d’origine végétale. Ce sont de puissants antioxydants qui aident le corps à se débarrasser des radicaux libres.

 

Sur le plan chimique, les polyphénols sont des molécules contenant au moins deux groupes phénoliques. Le terme polyphénol a été utilisé pour la première fois en 1980. Avant cette année, on les appelait encore tanins végétaux.

 

Quelques années plus tard, le terme biophénol est apparu. Il a été apporté par un duo d’expert, Roméo et Uccella, afin d’identifier les phénols bioactifs contenus dans les olives au début, mais s’étend sur les polyphénols en général après.

 

Les polyphénols se déclinent en plusieurs éléments, dont les coumarines, les flavonoïdes entre autres.

Chez le règne animal, les polyphénols agissent en tant qu’antioxydant. Dans le règne végétal, à part l’action antioxydante, les polyphénols sont également responsables de la couleur et de l’arôme des plantes.

 

Les bienfaits des polyphénols

Parmi les polyphénols, un petit nombre ont récemment attisé l’attention des chercheurs. Il s’agit notamment du resvératrol, des catéchines, des lignanes et des curcuminoïdes. Aussi, il convient de zoomer sur ces éléments afin de mieux détailler les bienfaits des composés phénoliques sur l’organisme.

 

Le resvératrol

Le resvératrol est un polyphénol qui s’est retrouvé cité dans beaucoup de revues scientifiques. Sa formule chimique étant C14H12O3. Le resvératrol est également appelé 3, 5, 4’ — trihydroxystilbène. Il appartient à la famille des flavonoïdes. On retrouve le resvératrol dans des fruits comme les mûres, les raisins, la fraise et les myrtilles. Le chocolat et le vin rouge aussi contiennent du resvératrol. Si vous avez entendu ce que c’est que le « French Paradox », c’est à propos du resvératrol. Ce flavonoïde étant un bon antioxydant qui maintient le bon fonctionnement du système cardiovasculaire. Il est donc responsable de la santé cardiovasculaire des Français. C’est dû à une alimentation à la fois riche en gras, mais aussi en vin rouge. Des études ont montré que le resvératrol stimule aussi bien la production de monoxyde d’azote que l’action de l’enzyme oxyde nitrique synthase au niveau des vaisseaux sanguins. Ce qui concourt pour la santé cardiovasculaire.

 

Des recherches ont aussi abouti à des conclusions plutôt satisfaisantes. Le resvératrol combat le diabète de type 2 par le biais du contrôle de la glycémie. Mais ce n’est pas tout, car ce polyphénol serait également un bon neuroprotecteur qui accède à une bonne oxygénation au niveau du système cérébral en favorisant la circulation sanguine. Ce neuroprotecteur protège donc le système nerveux des maladies neurodégénératives.

 

Les catéchines

Les catéchines sont abondantes dans le thé vert. Ces molécules possèdent une formule chimique C15H14O6. Le thé vert est issu d’une fermentation stoppée des feuilles de thé peu de temps après leur récolte. Ce qui stoppe en même temps l’oxydation et donc retient la grande partie des catéchines.

Ce sont ces flavonoïdes qui confèrent au thé vert son goût légèrement amer. La teneur en catéchine s’élève ainsi à 70 % des flavonoïdes que contient le thé vert. Mais les catéchines se retrouvent également dans le chocolat, le raisin, la pomme et le vin rouge. Les catéchines sont dérivées en 5 molécules différentes, dont les catéchines, l’épicatéchine, l’épigallocatéchine, l’épicatéchine gallate et l’épigallocatéchine gallate qui est plus abondante.

 

Comme le resvératrol, les catéchines agissent aussi en tant que remède contre les maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires et le diabète. Celles-ci combattent autant l’ostéoporose qui est l’altération progressive de la masse osseuse.

 

Par ailleurs, les catéchines sont réputées pour leur action sur le surpoids. La consommation de catéchines induit une augmentation des dépenses énergétiques. Ce qui va à son tour brûler les graisses et donc lutter contre l’obésité. Par la même action, les catéchines jouent un rôle d’anti hypercholestérolémie.

 

Les lignanes

Ces polyphénols se trouvent en général dans les tissus ligneux, les graines ainsi que les racines de beaucoup de plantes. Ce sont des phytoestrogènes. Le principal se trouve dans le soja. Ce qui implique la faible prévalence du cancer du sein chez les femmes asiatiques, car elles consomment beaucoup de soja. Néanmoins, les lignanes sont aussi abondantes dans certains fruits et légumes. Leur action anticancéreuse se traduit ainsi par la production d’entérolignanes une fois ingurgitées. De ce fait, les lignanes seraient utiles dans la lutte contre les cancers hormonodépendants, à savoir le cancer du sein, le cancer de l’utérus et le cancer de la prostate.

 

Les principales sources de lignanes sont le soja, le sésame et les grains de lin. Les lignanes se rencontrent également dans les abricots, les fraises, le chou et le brocoli. Certaines céréales comme le seigle renferment des lignanes.

 

Les curcuminoïdes

Les curcuminoïdes possèdent une formule chimique C21H20O6. Les curcuminoïdes sont connus pour leur action anti-inflammatoire. Ainsi, les curcuminoïdes possèdent un effet similaire à l’aspirine. Cette action s’effectue en inhibant l’enzyme cyclo-oxygénase de type II qui se situe au niveau des gènes. Cette enzyme est responsable de la production des hormones d’inflammation, les prostaglandines.

 

L’avantage avec les curcuminoïdes est qu’elles calment l’inflammation tout en évitant une possible irritation de l’estomac. C’est ce qui les différencie des anti-inflammatoires conventionnels. C’est pour cette raison que la consommation de curcuma est conseillée en cas de maladies inflammatoires comme l’arthrite par exemple.

Les curcuminoïdes ont également le pouvoir de traiter certaines maladies malignes telles que celles du complexe gastro-intestinal et pulmonaire.

 

Étant des antioxydants, les curcuminoïdes renforcent le système immunitaire et donc indispensable à l’organisme notamment pour ceux qui souffrent de maladies immunodéficientes.