Assez prise dans certains pays occidentaux et notamment dans les pays tropicaux, le curry est une denrée intéressante qui possède plusieurs vertus. Souvent utilisé dans les préparations culinaires, il est un allié précieux pour donner vie à toute une panoplie de recettes, pour ne citer que celles à base de volailles, de riz ou encore de poissons. Cependant, le curry est également un élément crucial dans l’univers de la phytothérapie et de la médecine traditionnelle. Il suscite un grand intérêt pour ses innombrables propriétés qui ne font que du bien pour l’organisme. Le curry peut se traduire par l’assemblage de plusieurs épices dont la plante elle-même. En effet, il s’avère que le curry n’est pas une épice, mais un assortiment d’ensembles d’ingrédients qui font former un seul et unique produit prêt à l’emploi, que ce soit pour la cuisine ou pour servir de remèdes.

 

Définition

Provenant essentiellement d’Europe du Sud, notamment au cœur de la Méditerranée, le curry ou également connu sous le nom de plante de curry ou encore herbe à curry est un végétal très esthétique grâce à l’aspect de ses ombelles jaunes. Il s’agit généralement d’une plante aromatique vivace qui appartient à la famille des astéracées, très appréciée dans le monde culinaire pour son arôme délicat. Son feuillage est teinté en gris argenté et filiforme, rappelant celui de la lavande. Ce premier se développe en touffes épaisses. Pour ses tiges, elles sont recouvertes d’un duvet épais et ses fleurs affichent une couleur jaune or et durent très longtemps.

 

Cependant, d’un autre point de vue, le curry ou cari est un genre de terme générique qui désigne une importante variété de préparations d’épices. Il est principalement présent dans les cuisines indiennes et pakistanaises, mais peut également être visible dans l’art culinaire mauricien ou réunionnais, par exemple. Cependant, le curry est également un ingrédient crucial dans l’Asie du Sud-Est, notamment dans la cuisine thaïlandaise.

 

Dépendant de sa composition, le carry peut présenter un goût léger ou bien plus ou moins pimenté, mais très parfumé dans son aspect général. Il est souvent visible sous sa forme en poudre et est habituellement de couleur jaune ou orange. Il s’avère aussi que quelques plats préparés à partir de ce mélange sont également appelés curry. À noter que le curry ne doit pas être confondu avec la feuille de curry qui est l’un des patronymes de la feuille de kaloupilé ou Murraya kœnigii, sachant que ce dernier fait partie des composants de certains mélanges.

 

Une origine occidentale ?

Au fil du temps, l’habitude oblige le monde occidental et les cultures créoles de nommer ce mélange « curry » ou « cari ». Cette appellation a été popularisée par les Indiens pour qualifier la majorité des plats indiens en sauce. Selon les récits, le nom carry découle du mot tamoul « kari » qui se traduit en français par « viande ». Néanmoins, ce terme ne connaît pas un grand succès en Inde, car son peuple utilise différents noms selon les zones géographiques où il est utilisé. Cependant, dans cette contrée, l’appellation la plus répandue pour désigner le carry est « masala », notamment en Inde du Nord et ce qui signifie « mélange ».

 

Par ailleurs, la poudre de curry qui est connu jusqu’à l’heure actuelle date du XVIIIe siècle où les mélanges étaient concoctés par des marchands indiens pour les proposer aux membres du gouvernement colonial britannique et aussi de l’armée qui va retourner en Angleterre.

 

Si l’on se réfère au fait, le curry provient probablement de l’Inde, il a été utilisé depuis des millénaires. Sachant que le curry est un mélange extraordinaire d’épices le plus variable possible de toute la planète, la légende veut qu’en Inde, chaque foyer se doive de détenir la recette de son propre curry qui peut contenir pas moins d’une dizaine d’épices de toutes sortes.

 

Dans un contexte commercial et surtout à l’heure actuelle, la recette du curry s’est vue de plus en plus simplifiée, ne rassemblant en moyenne que 10 ingrédients dans un curry courant. Alors qu’en Inde, une cinquantaine d’épices sont mélangées pour former une recette de curry.

 

Au cours d’un voyage dans ce pays, il suffit de se faire inviter dans quelques maisons familiales pour constater que chaque curry de chaque foyer a leur propre conception du curry pour épouser le goût qu’ils veulent.

 

Fiche technique du curry

  • Type : Épice
  • Origine : Inde
  • Couleur : Jaune ou orange
  • Saveur : douce ou épicée.

Ce qui caractérise le curry c’est la combinaison plus ou moins complexe d’épices et d’herbes qui la compose, mais surtout, presque systématiquement la présence du piment en plus ou moins grande quantité. Ce qui se démarque également le curry c’est le fait que les épices varient selon la tradition culturelle nationale ou régionale, mais aussi la pratique religieuse, et dans une certaine mesure, les préférences de chaque famille.

 

Quoiqu’il en soit, d’un point de vue global, quelques ingrédients essentiels sont quasi présents dans la conception d’un curry, à savoir des graines de coriandre, des graines de cumin, des graines de moutarde, du curcuma dont il tient sa couleur jaune-orange, du piment, du poivre, du cubèbe, de la casse, du fenugrec, de la cardamome verte ou noire, des clous de girofle, souvent grillés pour en accentuer l’arôme, du gingembre, des graines de fenouil, des feuilles de curry ou kaloupilé, des feuilles de combava, des piments rouges séchés, de l’ail, de l’oignon, du sel, etc.

 

Pour les currys en pâte, il est de coutume d’ajouter du yaourt, du lait de coco, de la purée de légumineuses, du bouillon et bien d’autres encore. Parce que le curry est un mélange d’épices qui est souvent utilisé à faible quantité dans les recettes, généralement compté en grammes, ces vertus sont donc à revitaliser par rapport à la petite dose qui va être ingérée lors des repas.

 

Caractéristiques et valeurs nutritionnelles

Le curry est réputé, entre autres, pour ses pouvoirs antioxydants. Il permet de lutter contre les signes de vieillissements, facilite la digestion, renforce le système immunitaire et s’avère être une bonne source de vitamine E.

 

Pour 100 g de curry, l’étude a permis de constater qu’il recèle environ 8,8 g d’eau, 2,63 g de glucides, 14 g de lipides, 14,5 g de protéines, 525 mg de calcium, 19 mg de fer, 0,5 µg d’iode, 255 mg de magnésium, 8,3 mg de manganèse, 1170 mg de potassium, 25,2 mg de vitamine E, et également de 99,8 µg de vitamine K1. 100 g de curry permet de bénéficier 301 kcal d’énergie, soit 1230 kJ.

 

Les bonnes raisons de manger du curry

La coriandre, le curcuma et le gingembre contenus dans le curry permettent à ce mélange d’épices de détenir une action bénéfique pour lutter contre le vieillissement cellulaire, notamment grâce à leur teneur en antioxydants. La présence du poivre noir, quant à lui, permet de stimuler la sécrétion de sucs gastriques et contribue au processus digestif. Dans la plupart des cas, la cardamome est aussi présente dans le curry. Cet élément est un allié utile pour diminuer les spasmes de l’estomac et ainsi freiner les vomissements et les nausées. Manger du curry est également une alternative à considérer, car il recèle d’autres ingrédients intéressants comme le magnésium. Ce dernier est assez abondant dans le curry et s’avère être un atout précieux pour le bon fonctionnement des muscles, des nerfs et aussi des intestins.

 

Avec le manganèse qui domine dans les principes actifs du gingembre et de la cardamome, le curry aide à renforcer les défenses naturelles. Toutefois, si le curry dispose d’une forte teneur en cumin et en poivre, il est évident qu’il sera très riche en potassium. Celui-ci est un élément assez exceptionnel qui va permettre de favoriser la transmission de l’influx nerveux dans l’organisme et aide à la contraction des muscles du cœur. Par ailleurs, les propriétés antioxydantes du curry se trouvent essentiellement dans la vitamine E, lui permettant aussi de prévenir les maladies cardio-vasculaires avec son rôle antiagrégant. Cette même vitamine apportée par la coriandre est aussi réputée pour ses propriétés antihémorragiques.

 

Propriétés et bienfaits

Avec les substances actives qui lui sont reconnues, les spécialistes en phytothérapie conseillent souvent les currys qui contiennent une bonne quantité de monoterpènes et de quiterpènes. En outre, l’acétate de néryle que l’on retrouve dans le curry notamment à travers son huile essentielle est fort apprécié pour ses vertus antalgiques. Grâce à ses propriétés médicinales, le curry est tout autant préconisé en usage externe qu’en interne. En effet, il accélère les cicatrisations, calme les gelures et gerçures tout en améliorant la circulation sanguine. Avec la présence massive du curcuma dans le curry, il peut servir pour la conception de tisanes qui sont habituellement indiquées pour combattre les brûlures d’estomac ainsi que d’autres régurgitations comme la dyspepsie.

 

Possédant une action décongestionnante, le curry calme les toux et soulage les voies aériennes. C’est également un antidouleur et anti-inflammatoire très sollicité. Grâce à l’italidione qu’elle contient, notamment lorsqu’il est transformé en huile essentielle, le curry contient un principe actif qui apaise les hématomes et les brûlures. Sous forme de lotion, le curry défend l’organisme des troubles de la circulation et soulage les arthrites, les rhumatismes, mais aussi les affections cutanées telles que l’eczéma ou l’acné. Mis à part son effet bactéricide, le curry est également recommandé pour ses vertus antispasmodiques, antipaludéennes et antimicrobiennes.

 

Dans ce contexte, la curcumine connue sous l’acronyme d’E 100 qui est une composante du curcuma, est aussi un antipaludéen. Selon une étude effectuée sur des souris atteintes, celles-ci recevaient de la curcumine dans leur alimentation. Le résultat a montré que leur taux de globules rouges infectés diminuait de 80 % à 90 %. Il n’est pas également rare que le curry contienne du goraka. Celui-ci est une sorte de fruit séché qui présente une note acide typique au curry sri lankais. Il renferme non seulement un taux important d’acide hydroxycitrique, permettant d’abaisser le pH du curry et améliore sa conservation avec la diminution de risque de moisissures, mais également de la garcinol. Il s’agit d’une benzophénone qui est un puissant agent antimicrobien. La benzophénone permet, entre autres, de conserver une semaine à température ambiante l’ambul thiyal, un genre de curry aigre à base de poisson. Tout cela fait du goraka un puissant agent conservateur. Sans mentionner aussi que différents travaux ont également pu être effectués pour prouver l’effet du curry contre les amibes, la tuberculose et les trypanosomes. Ces derniers sont les principaux responsables de différentes maladies tropicales, pour ne citer que la maladie du sommeil.

 

Usages et utilisations

Au fil du temps, le curry est devenu à la fois un ingrédient intéressant et un remède à prendre en compte. Il peut être consommé sous diverses formes et préparations, que ce soit en tisane, en infusion, en crème, en huile essentielle, en lotion, en inhalation, parfois en fumigation.

 

Pour un usage interne, il suffit de préparer une infusion en jetant une poignée curry dans une casserole d’eau chaude. Laissez ensuite infuser, puis réserver au frais avant de la boire.

 

En usage externe, le curry sous forme d’huile essentielle est plus bénéfique, surtout si cette essence est mélangée à une huile végétale à l’instar de l’huile d’argan. Pour une application cutanée, le curry permet de diminuer les varices, les rosacées ou les hématomes. Afin d’en bénéficier, préparer un mélange de 3 gouttes d’huile essentielle de curry diluées dans de l’huile d’argan. Faire ensuite quelques légers massages sur les parties à traiter. En cas de stress, il suffit également de se relaxer dans un bain d’eau tiède auquel 10 gouttes d’huile essentielle de curry ont été ajoutées.

 

Dans le traitement de l’acné, il est recommandé de recourir à une lotion de curry plusieurs fois par semaine sur la zone à traiter. En inhalation, diluer 3 à 5 gouttes d’huile essentielle de curry dans un bol d’eau chaude avant de se lancer. À noter aussi que l’huile essentielle de curry aurait à elle seule, une efficacité à part entière. C’est pour cette raison qu’il est toujours préférable de demander l’avis d’un professionnel de santé avant d’en faire usage.

 

Un exemple de recette pour fabriquer du curry chez soi

Pour faire du curry, il est essentiel de disposer de plusieurs ingrédients qui doivent d’abord être séchés au four ou au moins dans une poêle, à savoir des graines de coriandre, des graines de cumin, le tout pour une dose équivalente à deux cuillères à soupe. Sans oublier une cuillère à soupe chacune pour les graines de moutarde, les grains de poivre noir, mais aussi 1 cuillère à café chacune pour les graines de fenugrec, les graines de fenouil et les clous de girofle.

 

Dès que les graines brunissement plus ou moins légèrement, ajouter sans attendre 2 cuillères à soupe de curcuma, 15 feuilles de curry séchées et 3 piments rouges séchés. Le tout est ensuite à passer au mixeur jusqu’à l’obtention d’une fine poudre. Cette dernière est à conserver à l’intérieur d’un réceptacle hermétique sur une période évaluée entre 6 à 8 semaines, notamment pour ne pas risquer de perdre tous les arômes des ingrédients ajoutés.

 

Comment bien choisir et conserver son curry ?

Un curry de bonne qualité se reconnaît facilement si on arrive à distinguer les différents pigments de couleur qui correspondent aux épices qui la forment. À noter qu’un vrai curry indien est exempté de sel, car les différentes épices qui y ont été ajoutées offrent suffisamment de goût, surtout si elles ont été mélangées dans les proportions adéquates. Pour le curry classique, il est généralement de couleur jaune ou plus ou moins orangé, mais il existe aussi du curry rouge, notamment si celui-ci a été fabriqué avec du piment rouge, sans parler du curry vert qui est essentiellement à base d’herbes.

 

Quant à sa conservation, il est conseillé de laisser le curry dans son étui propre et hermétique pour éviter que les saveurs et les fragrances s’estompent. Le curry se conserve essentiellement à labri de la lumière, de la chaleur et de l’humidité.

 

Quelques conseils pour cuisiner ou assortir le curry

Contrairement aux idées reçues, le curry fait partie des épices qui sont très faciles à intégrer dans les recettes. En prenant compte de son origine, il n’aura aucun mal à mettre particulièrement en valeur les recettes indiennes, à l’instar du poulet au curry, des crevettes sauce curry, des plats à base de lait de coco, mais également les préparations à base de poisson. De plus, le curry s’accorde parfaitement avec un certain nombre de légumes tels que les haricots verts, les carottes, les poireaux ou même les salsifis.

 

Afin de bénéficier de toutes les saveurs du curry, il est recommandé de l’intégrer dès le début de la cuisson, notamment en l’insérant dans la matière grasse utilisée dans la recette voulue.

 

Les dangers du curry

Il n’est plus utile de mentionner que le curry contient une proportion plus ou moins élevée de curcuma. Or, dans certains cas, comme toutes les plantes utilisées en phytothérapie, le curcuma peut éventuellement engendrer quelques effets indésirables, surtout à forte dose.

 

En effet, les dangers du curcuma dans le curry dépendent surtout de son dosage, sachant que chaque composition peut disposer d’une concentration différente en curcumine.

 

Précautions d’emploi

Par précautions, notamment chez la femme enceinte ou allaitante, l’agence européenne du médicament conseille aux usagers de ne pas prendre du curry contenant une forte teneur en curcuma pendant la grossesse ou l’allaitement, surtout en dehors d’un usage alimentaire. En clair, il n’y a pas vraiment de restriction quant à son utilisation en cuisine, mais pas en tant que cure. L’avertissement a surtout été établi parce que le curcuma est parfois préconisé dans le traitement de l’absence de menstruation, mais également pour favoriser l’élimination du sang stagnant. De plus, s’il est utilisé en grande quantité, le curcuma est susceptible de stimuler les contractions de l’utérus.

 

Interactions médicamenteuses

Le curry à travers sa teneur en curcuma dispose de vertus anticoagulantes. De ce fait, sa consommation alimentaire et thérapeutique ne peut être associée à un traitement anticoagulant ou antiplaquettaire, sauf sur avis médical. Il en est de même pour les antiacides, les médicaments antidiabétiques, et les anti-inflammatoires.

 

Contre-indications

En quantité élevée, notamment quand il est en abondance dans la composition du curry, le curcuma est contre-indiqué chez les sujets souffrants d’obstructions et de calculs biliaires, chez les personnes qui sont atteintes d’une maladie du foie, pour les patients qui sont assujettis à des signes d’allergie au curcuma, du genre éruptions cutanées, boutons, ou autres formes de symptômes, mais également chez ceux qui ont subi une intervention médicale ou une extraction dentaire dans les 15 derniers jours. Dans tous les cas, ces personnes doivent demander conseil auprès d’un spécialiste ou d’un médecin avant de prendre du curcuma, que ce soit pour un usage alimentaire ou thérapeutique.

 

Par ailleurs, ceux qui souffrent d’ulcère d’estomac ou du duodénum, ils doivent éviter de consommer du curry à dose élevée, car cela pourrait accentuer l’irritation. Cependant, dans l’idée d’une dose alimentaire, sa consommation ne va pas causer de problèmes, notamment dans les conditions normales.

 

Effets indésirables

Même si les effets secondaires en relation la concentration en curcuma dans le curry ne doivent pas être négligés, les cas sont très rares, voire inexistants. En effet, d’après les recherches médicales, l’effet du curcuma frais ou à travers sa forme en poudre contenue dans le curry dans l’alimentation est généralement sans danger, à condition qu’il soit de qualité, sans pesticides ni additifs.

 

Toutefois, à forte dose, le curcuma sous toutes ses formes d’utilisations, incluant sa participation dans la conception du curry peut provoquer quelques effets indésirables, mais sans engendrer de graves conséquences s’il n’y a pas un risque d’allergie. Parmi ces symptômes dérangeants se distinguent la sécheresse de la bouche, les ballonnements, les flatulences, un effet réchauffant qui peut être parfois désagréable, surtout chez les femmes en ménopause ou sujettes à des bouffées de chaleur. La consommation excessive de curcuma peut aussi provoquer d’éventuelles brûlures d’estomac. Sans mentionner qu’un réel surdosage constaté peut conduire le patient à présenter des symptômes sévères comme les nausées ou les vomissements.