Mode d’emploi et posologie de la viorne

Pour préparer une décoction, il faut verser un litre d’eau froide sur 30 grammes d’écorce de viorne séchée. Portez le tout à ébullition, puis laissez mijoter pendant 10 à 15 minutes à feu doux. Filtrez et laissez la préparation refroidir. La posologie recommandée est de 150 ml de cette décoction toutes les trois à quatre heures.

 

La teinture de viorne est fabriquée à partir des baies, avec de l’alcool. Pour ce faire, on utilise en général la vodka. Pour préparer la teinture mère, il est recommandé de choisir des baies de un à deux mois, si possible. Les fruits peuvent être récoltés avant la vague de froid, pour être conservés au congélateur pendant plusieurs jours. La meilleure période pour cueillir les baies va de novembre jusqu’aux premiers jours de décembre.

 

Cependant, les baies de Viorne peuvent être conservées tout au long de l'hiver. Pour la préparation proprement dite, il est fortement conseillé d’utiliser des récipients en verre ou en céramique. Il faut remplir le pot ou le réservoir avec les baies de viorne, puis les recouvrir d’eau et d’alcool. Il est important de bien remuer le liquide au bord du récipient pour chasser toutes les bulles d'air et de le fermer hermétiquement.

 

Disposez ensuite le récipient dans un endroit frais et à l'abri de la lumière. Vous pouvez, par exemple, le poser sur l'étagère d'un placard. Laissez les baies macérer pendant 8 jours à 1 mois avant de le passer au chinois. Après cette période, vous pouvez transvaser le liquide obtenu dans une bouteille en verre préalablement nettoyée et stérilisée. La posologie recommandée pour cette préparation est de 10 gouttes de teinture mère, à hauteur de trois à cinq fois par jour.

 

Pour le macérât de viorne, la posologie usuelle est de 7 à 8 gouttes le matin et à midi, à verser dans un petit verre d’eau, quinze minutes avant le repas. La durée de la prise est de 21 jours. Cette macération est fabriquée avec les bourgeons de la viorne auxquels on a ajouté de l’eau et de l’alcool. Chez les enfants de 5 ans et plus, la posologie recommandée est de 1 goutte par 10 kg dans un verre d’eau chaude, une seule fois par jour. En dilution, elle est de 1 goutte par kilo par jour dans un verre d’eau chaude.

 

La posologie des capsules de poudre d’écorces de viorne est de 1 gramme, deux à quatre fois par jour.

En infusion, on utilise les feuilles et l’écorce de la viorne. Pour ce faire, comptez 2 à 3 g d'écorce pour 100 ml d'eau bouillante. Laissez infuser pendant 10 minutes. La posologie recommandée est de 2 à 3 tasses par jour.

 

Pour un usage externe, les fruits de la viorne peuvent être utilisés en cataplasmes chauds ou froids. On peut le diluer dans de l’eau, du vin, de l’alcool ou de la graisse. On peut le faire cuire pour lui donner la bonne consistance pour permettre au cataplasme de tenir sur la zone à traiter, mais sans coller trop. Ensuite, on l’enveloppe dans un linge pour le protéger.

 

Il est conseillé de faire une cure de 2 mois. Prévoyez une coupure d’une semaine toutes les trois semaines. Dans le cas d’un terrain hémorroïdaire, il est préconisé de faire une cure de trois mois au minimum, avec une pause d’une semaine toutes les 3 semaines.

 

S’il n’y a pas de changements ou si les symptômes persistent, il faut consulter un médecin.

 

Associations et interactions de la viorne

Il est possible d’associer la viorne avec d’autres plantes médicinales. Par exemple, elle agit sur les règles douloureuses lorsqu’elle est associée avec de la sauge et de l’huile d’onagre. Combinée au trèfle rouge et au houblon, elle lutte contre les bouffées de chaleur. Utilisée avec l’échinacée, elle agit sur la fièvre. Dans le cas d’un asthme non-allergique, les bourgeons de viorne peuvent être associés à ceux de l’aubépine. Le bourgeon de viorne complète associé au bourgeon de cassis, constituent un bon antihistaminique et un antiallergique sur les rhinites allergiques et le rhume des foins. La viorne est traditionnellement combinée avec d’autres herbes telles que la perdrix, le vitex et l’igname sauvage contre les risques d’avortement spontané.

 

Précautions d’emploi et contre-indications de la viorne

La viorne est déconseillée aux enfants de moins de 3 ans. Elle est aussi interdite aux femmes allaitantes. Les femmes enceintes ont besoin, quant à elles, d’une prescription médicale avant de pouvoir utiliser cette plante vertueuse. En raison des effets antispasmodiques de la viorne sur l’utérus et le cœur, les personnes souffrant de problèmes cardiaques doivent consulter un médecin avant d’utiliser ses produits dérivés. La viorne ne doit pas être prise avec des agents anticoagulants en raison de la présence de coumarine dans la plante. En effet, cette association peut provoquer une hypotension, surtout à fortes doses, voire à des doses moyennes, chez des personnes hypotensives.

 

Il est important de respecter la dose journalière recommandée. Il est toujours prudent de mettre les produits à base de viorne, comme les compléments alimentaires, hors de la portée et de la vue des enfants. Concernant les compléments alimentaires de viorne en particulier, il faut savoir qu’ils ne peuvent pas se substituer à une alimentation variée. En effet, il est recommandé de toujours adopter un mode de vie sain et de suivre une alimentation équilibrée.

 

Par ailleurs, il est toujours conseillé de demander l’avis d’un spécialiste et de solliciter une prescription médicale avant de commencer une cure ou un traitement à base de viorne.

 

Quels sont les dangers et les éventuels effets secondaires de la viorne ?

Toutes les parties de la viorne peuvent être utilisées en médecine. Cependant, il faut savoir que les baies de la viorne possèdent un degré de toxicité très élevé. Les fruits mûrs sont parfaitement comestibles. Toutefois, ils peuvent être légèrement toxiques lorsqu'ils ne sont pas suffisamment mûrs. Les composés toxiques en cause sont la saponine, la viburnine, ainsi que des glucosides. Il est donc préférable de ne pas les utiliser par voie interne. Les teintures mères doivent aussi être prises sous prescription médicale pour réduire le risque de souffrir de certains effets secondaires. En effet, la consommation de ces baies en automédication peut entraîner des effets indésirables tels que des vomissements, des troubles digestifs ou gastriques, des vertiges, des troubles cardiaques, des irritations de la bouche, de l'estomac et des intestins.

 

En cas d’apparition de ces effets indésirables ou d’autres effets non-mentionnés dans cet article, il est important de consulter immédiatement son médecin traitant ou son pharmacien.

Utilisée en gemmothérapie et en phytothérapie, la viorne est une plante aux multiples vertus thérapeutiques. En effet, on l’apprécie autant pour sa superbe floraison en hiver ou au printemps selon les variétés, que pour ses bienfaits pour la santé. Les principaux systèmes concernés par ses actions incluent le système respiratoire en cas d’asthme, d’allergies, de bronchites ou de rhinites. Elle agit aussi sur le système cutané dans le traitement des eczémas inflammatoires ou non, des dermatomyosites et des dermatoses vésiculeuses. En outre, elle agit sur le système endocrinien dans le cadre de la maladie de Basedow, hyperthyroïdie, dysménorrhées, ainsi que sur le système ostéo-articulaire en cas de rhumatismes divers, périarthrite noueuse, polyarthrite chronique évolutive. Dans cet article, on vous dit tout sur la viorne depuis ses origines jusqu’à ses modes d’utilisation, en passant par ses bienfaits et ses propriétés thérapeutiques.

 

Tout savoir sur la viorne

La viorne, de son nom scientifique Viburnum Prunifolium, est appelée couramment viorne obier, boule de neige, aubier ou encore rose de Gueldre. Le mot français « viorne » vient du latin « Viburnum » qui signifie lier, en référence à la souplesse des rameaux. Au Québec, on désigne la viorne sous le nom « pimbina », mot dérivé de l'algonquin nipimina, qui signifie graines ou fruits amers.

 

Selon la variété, elle fleurit en hiver ou au printemps. Elle est caractérisée par un parfum très prononcé. La viorne appartenait auparavant à la famille des caprifoliacées. Aujourd’hui, elle appartient à la famille des Axodacées. Ses fleurs ont une teinte douce. Sous forme de boules de neige, elles ont une couleur blanche légèrement rosée. Ces petites fleurs sont rassemblées en corymbe. À partir du mois d'août, les viornes laissent la place à des baies ovoïdes. Celles-ci sont vertes dans un premier temps, puis deviennent rouge vif et enfin noires en mûrissant.

 

La viorne est un arbuste arrondi à la cime, qui peut atteindre 4 à 5 m de haut à port dressé. On en a recensé environ 200 espèces. Comptant parmi les plus connus, la viorne prunifolium se retrouve en Europe et aux États-Unis, en Angleterre et au Québec. La viorne edule et la viorne trifolium poussent généralement en France. Leurs rameaux sont très flexibles et ont une écorce brune. Les feuilles, caduques, sont ovales et dentées, et de couleur gris-vert. La face inférieure des feuilles, des rameaux et des bourgeons, est recouverte de poils avec des nervures très marquées. Pour sa culture, la viorne préfère les sols humifères frais et les expositions mi-ombrées. Les viornes se multiplient facilement par bouturage de tige semi-aoûtée, en fin d'été, ou par marcottage.

 

Propriétés de la viorne : quels sont ses bienfaits ?

La viorne possède de nombreuses qualités. Elle est connue avant tout pour ses propriétés astringente et antispasmodique. Elle diminue ainsi les douleurs des règles et permet de soigner d'autres troubles gynécologiques. En effet, la viorne est conseillée pour prévenir les risques de fausses couches, soulager les règles douloureuses ou abondantes, mais aussi en cas de prolapsus utérin et de nausées matinales lors d'une grossesse. La viorne s'utilise également contre les symptômes de la ménopause. En tant que sédatif utérin, la viorne est aussi indiquée pour éviter les risques d’accidents nerveux et d’avortement durant la grossesse. Enfin, elle apaise les douleurs post-partum.

 

La viorne possède des propriétés veinotoniques. Elle est donc recommandée en cas d’hémorroïdes et de troubles veineux tels que l’insuffisance veineuse, les crampes, les sensations de jambes lourdes ou encore de phlébites. Il faut savoir que l’écorce de la viorne peut réduire la pression artérielle grâce à sa capacité à apaiser et à soulager l’inconfort. Ses actions astringentes tonifient les tissus, réduisent les gonflements et les saignements intenses. Par ailleurs, elle aide à soulager les douleurs musculaires et articulaires après un effort, et lorsque les muscles sont surmenés ou fatigués.

 

La viorne soulage également les spasmes des systèmes urinaire et digestif. Elle permet de traiter la constipation et certains troubles gastriques. Elle agit sur la fièvre, la scarlatine et l’irritation du côlon. Elle soulage les symptômes de l'indigestion et de la colique.

 

En outre, cet arbuste agit sur le système respiratoire et la sphère cutanée. En effet, la viorne aide à traiter les bronchites dyspnéisantes, la dyspnée du fumeur, les allergies trachéobronchiques, les allergies chroniques, les rhinites allergiques ou spasmodiques, grâce à son action sédative sur les systèmes neuro-végétatif et pulmonaire. Dans le cadre des troubles asthmatiques chez les sujets de tout âge, la viorne peut être utilisée en traitement de fond pour espacer les crises et travailler sur leur amplitude. Elle permet aussi de soigner l’eczéma, les dermatoses chroniques et l’hyperthyroïdie. Ses propriétés antiallergique et anti-inflammatoire lui confèrent, en effet, de nombreux bienfaits pour la peau.

 

Par ailleurs, la viorne est indiquée pour réduire l’hypertension artérielle. Elle convient tout particulièrement aux personnes qui souffrent beaucoup de stress, de tension et une attitude de type A.

 

Comment utiliser la viorne dans ses soins ?

La viorne est couramment utilisée en médecine non-conventionnelle, notamment en gemmothérapie. Son macérât est indiqué pour le traitement de l'asthme, des bronchites, de la rhinite spasmodique, des allergies chroniques ou encore de l'eczéma. Elle est aussi utilisée en phytothérapie sous forme de décoction, d’infusion ou de cataplasmes pour la régularisation du cycle menstruel, pour ses propriétés antispasmodiques et anti-inflammatoires. Sous forme de complément alimentaire, les écorces de la viorne agissent comme un antioxydant. Ces suppléments alimentaires sont conseillés en cas de règles douloureuses, de troubles de la ménopause ou de troubles durant la grossesse.