La médecine traditionnelle a recours au colocynthis depuis des siècles. Issu de la coloquinte, il s’agit d’une plante herbacée appartenant à la famille des cucurbitacées. Il est le plus souvent prescrit pour soulager les douleurs spasmodiques qui nous font plier en deux, les troubles gastro-intestinaux, urinaires et rénaux. 

 

Qu’est-ce que le colocynthis ?

On retrouve la coloquinte sur le pourtour méditerranéen. La teinture mère est élaborée à partir des pulpes de fruits de la coloquinte qui, après avoir été desséchée, subit diverses dilutions pour en évacuer la toxicité. En effet, la coloquinte, en particulier le fruit, est extrêmement toxique. C’est aussi un laxatif violent. On reconnaît cette plante herbacée par ses feuilles velues et ses fleurs jaunes dotées de 5 lobes. 

 

Quelles sont les formes du colocynthis ?

Le colocynthis peut être préparé sous plusieurs formes galéniques à partir de la teinture mère. On retrouve des solutions buvables, des granules qui, à ce jour, sont la forme la plus commercialisée outre les comprimés, les pommades et les poudres. 

 
Quand prendre le Colocynthis ?
Ce remède homéopathique est prescrit pour soigner ou atténuer :

  • La diarrhée et les douleurs gastriques,
  • Les crampes,
  • Les douleurs menstruelles,
  • Les douleurs crampoïdes,
  • Les coliques hépatiques,
  • Les colites spasmodiques,
  • Les coliques du nourrisson,
  • La névralgie,
  • La névralgie faciale,
  • La fatigue musculaire,
  • La métrorragie,
  • La dégénérescence maculaire,
  • Les maux de tête unilatéraux.

En neurologie, le colocynthis est utilisé pour traiter les douleurs sciatiques qui peuvent être soulagées par la chaleur et par une pression. Il se révèle encore plus efficace pour calmer les douleurs neurologiques situées au niveau des globes oculaires et sur le côté gauche du visage. En urologie et en néphrologie, le colocynthis permet de soulager les douleurs causées par la colique néphrétique.

 

Elles se traduisent par d’intenses douleurs semblables à un coup de poignard dans le dos. Ce remède peut aussi soigner les troubles urinaires qui se manifestent par une coloration anormale de l’urine, une difficulté à uriner ou au contraire, une envie fréquente d’uriner. 


Les maux de ventre, la colique hépatique et la colique néphrétique sont améliorés par la flexion de la cuisse, une pression sur la zone douloureuse. Quant aux douleurs spasmodiques, elles sont soulagées par la chaleur et par la flexion. La position dite en chien de fusil qui consiste à se coucher sur le côté, les jambes légèrement pliées, atténue les douleurs gastriques et abdominales.

 

La colite spasmodique est due à une colère intense et un état de stress. Elle se manifeste par des douleurs abdominales qui ressemblent à des crampes. Une flexion forcée soulage les douleurs engendrées par la colite spasmodique. Les douleurs menstruelles peuvent être apaisées par la position pliée en deux ainsi que par l’application d’une chaleur. Il est possible d’associer le colocynthis à d’autres remèdes homéopathiques pour le traitement des douleurs thoraciques et de certaines maladies respiratoires.  

 

Comment prendre le colocynthis ?

  • Pour le traitement des douleurs abdominales, de la colique hépatique et néphrétique, le colocynthis peut être utilisé en moyenne dilution à savoir de 7 ou 9 CH à raison de 5 granules. En haute dilution (15 CH), il sera préconisé pour un traitement de fond. Dès qu’une amélioration se fait sentir, il importe d’espacer la prise.
  • Pour les névralgies, c’est la haute dilution qui sera utilisée à raison de 5 granules de 3 fois par jour. Il est à savoir que les symptômes liés aux névralgies peuvent empirer si le patient est en état d’énervement. Il faut donc éviter les sources d’irritabilité, de stress et d’énervement. 
  • Pour la colique du nourrisson, il convient d’employer une basse dilution (4 à 5 CH) à raison de 3 granules avant chaque tétée. 
  • Pour la diarrhée, prendre 3 granules à raison de 3 prises par jour. Lorsqu’une amélioration est constatée, il faut espacer les prises et les cesser dès la disparition des douleurs. 
  • En cas de sciatique, il convient de prendre 3 granules 3 fois par jour en basse dilution. Il faut suivre ce traitement même pendant les règles. Par ailleurs, même si les douleurs sont apaisées, il ne faut pas interrompre le traitement.

Comme la plupart des remèdes homéopathiques, il est conseillé de prendre le colocynthis à distance des repas, du café, de la menthe, des épices, du tabac et des produits contenant de l’alcool. Les granules doivent être placés sous la langue où elles vont fondre lentement. Pour les nourrissons, il est recommandé de laisser les granules fondre dans un peu d’eau. Pour qu’il se dissolve correctement, il faudra attendre environ 10 minutes. Les médicaments à base de colocynthis sont sécuritaires pendant la grossesse et l’allaitement, mais à condition de bien suivre les recommandations indiquées. Toutefois, il faut éviter les produits contenant de l’alcool, à l’instar de la teinture mère bien que la teneur est faible. 

 

En urologie et néphrologie, la posologie recommandée est de 5 granules de 15 CH à prendre toutes les demi-heures. En cas de dysménorrhée, la dose recommandée est de 5 granules de 15 CH à prendre toutes les 30 minutes. Pour d’autres affections, la posologie de colocynthis dépend de la gravité de l’état du patient ainsi que sa tolérance à l’égard du remède. Avant de commencer le traitement, il est vivement conseillé de consulter un médecin ou un professionnel de santé qualifié.

 

Quelles sont les précautions d’emploi du colocynthis ?

Les réactions aux médicaments sont courantes. Pour le cas des médicaments à base de colocynthis, ceux-ci peuvent induire des effets indésirables légers comme des allergies transitoires dont la fréquence n’est pas encore clairement connue. À ce jour, aucun effet secondaire grave n’a été signalé. Avant d’utiliser le colocynthis, il est nécessaire de rechercher la cause de la douleur. Dans le cas d’une hernie discale, il faut procéder à un traitement supplémentaire. La prise du colocynthis est déconseillée chez les personnes alcooliques, épileptiques et les personnes atteintes d’insuffisance hépatique. Par ailleurs, aucune interaction avec d’autres médicaments n’a été signalée.