La coumarine est une substance naturelle organique aromatique. Elle tire son nom des langues amérindiennes kumaru et de l’arbre qui pousse en Amérique tropicale. C’est une substance active utilisée dans différents domaines. Elle possède de nombreuses propriétés. 

 

Propriétés

La coumarine est présente dans la cannelle sous forme d’arôme alimentaire. Elle est soluble dans les solvants organiques (solvants chlorés, éther diéthylique) et les alcools. La coumarine, initialement appelée coumarouna est de la famille des fabacées. Elle pousse sur un arbre tropical sur lequel se développe la fève tonka, riche en coumarine (1 à 3,5 %). L’extraction a eu lieu la première fois en 1820. Nombreuses sont les plantes qui contiennent cette molécule.

 

Tel est le cas de l’aspérule odorante ou gaillet odorant (1 à 1,3 %), la mélitte à feuille de mélisse, la flouve odorante, les tiges du mélilot officinal, la cannelle de Chine (et non la cannelle de Ceylan), la lavande vraie, la feuille de maïs, la berce du Caucase, la vanille Pompona ou encore l’angélique officinale. La coumarine est présente dans les fruits, les graines, les téguments, les racines, les feuilles, les fleurs et les tiges de ces plantes. Il joue le rôle de défenseur de la plante grâce à ses propriétés suppressives d’appétit. Il diminue aussi l’impact du pâturage sur le fourrage.

 

La coumarine est un composé chimique de la famille des benzopyrones. Pourvue d’une structure incolore et cristalline, elle est considérée comme un groupe de métabolites secondaires des plantes. Elle ne possède pas de propriétés anticoagulantes et était responsable de la maladie hémorragique chez les bovins qui se nourrissaient de fourrages. Cette substance active a un goût amer. Pourtant, elle dégage une agréable odeur sucrée et détient des vertus antimicrobiennes, des inhibiteurs de germination et des capteurs de rayonnement ultraviolet. La biosynthèse de la coumarine se fait par hydroxylation, cyclisation et glycolyse de l’acide cinnamique. 

 

Utilisations

Dès le XIXe siècle, la coumarine intéresse les parfumeurs pour son odeur de foin. Elle développe un effluve assez complexe et persistant, un mélange de paille séchée, de tabac blond et de foin coupé. C’est l’une des premières synthèses aromatiques réalisées vers la fin de ce siècle. En 1882, Paul Parquet crée Fougère royale, un parfum mythique de la maison éponyme, renommée H de nos jours. Puis Aimé Guerlain utilisait aussi cette molécule en 1889, dans Jicky, comme note de fond complétée par les notes de cœur rose, iris et géranium. Jicky est un parfum en souvenir d’un grand amour, à la fois avant-gardiste et doux.

 

La coumarine compose Contradiction de Calvin Klein et Shalimar de Guerlain. Elle est ensuite réglementée pour des raisons d’hépatotoxicité. La coumarine constitue la note de fond de nombreuses fragrances orientales, boisées et est un ingrédient de la note fougère. De nos jours, la coumarine compose 90 % des parfums et c’est un excellent fixateur qui sublime de multiples fragrances.

 

Associée à la vanilline, elle atténue le côté alimentaire. Cette molécule est le produit phare pour les créateurs de parfum. Elle constitue une palette de senteurs inépuisables. Elle a un bon caractère, et peut s’associer à différentes familles olfactives. C’est la seule note de fond de « la Nuit de l’Homme » d’Yves Saint-Laurent et de « Lacoste pour Homme » de Lacoste. Mélangée avec le benjoin et la vanille, cette molécule évoque une rondeur sucrée. 

 

La coumarine est présente dans les produits cosmétiques (dentifrice, savons de toilette, shampoings, crèmes, eaux de toilette et déodorants). C’est un composant du tabac notamment des kreteks, des cigarettes aux clous de girofle indonésiennes, des bidi ou des cigarettes indiennes. Ajoutée à certains produits, elle masque de manière efficace les mauvaises odeurs. Tel est le cas pour les matières plastiques, le caoutchouc, les encres, les insecticides et les peintures. La coumarine accompagne la menthe, le citron, la bergamote ou les herbes de Provence en renforçant leur senteur tout en rappellent l’odeur du maquis, par beau temps. 

 

En médecine, la coumarine est utilisée en phytothérapie, tirée à partir de mélilot, mais à faible dose. Elle compose également certains médicaments anti-œdémateux. En effet, la coumarine benzopyrone stimule les macrophages pour absorber les liquides œdémateux. Elle agit de manière efficace sur l’activité protéolytique des macrophages et sur l’augmentation du drainage lymphatique.

 

Elle exerce de nombreuses activités biologiques et est utilisée dans les produits pharmaceutiques. Parce qu’elle est anticoagulante et hypnotique, cette molécule peut aussi faire office d’analgésique, d’antiseptique, d’antiinflammatoire, d’anti-arythmique et d’anti-tumorale. Elle est également efficace dans le traitement de l’asthme, du VIH, de l’ostéoporose, dulymphoedème et de l’hypertension. 

 

La coumarine aromatise en outre les boissons et les aliments, sous forme de préparations aromatisants naturels. Du fait de son hépatotoxicité chez les rongeurs, son usage était interdit. Néanmoins elle se trouve dans la composition des boissons alcoolisées. En cuisine, les fleurs d’aspérule servent à fabriquer du Maitrank (Maiwein) ou vin de mai, après macération dans du vin blanc sucré.

 

Présente aussi dans l’herbe de bison, la coumarine est utilisée pour l’élaboration de vodka polonaise (Zubrowka). Cette herbe possède un arôme délicat d’amande, de vanille et de noix de coco. Elle laisse une impression épaisse en bouche, sirupeuse, mais peut causer des maux de tête, en cas de surdosage. Cette molécule se trouve aussi dans les substituts artificiels de la vanille. 

 

Effets secondaires

Un surdosage de la coumarine peut provoquer des vomissements, des nausées, des maux de tête et des vertiges. Quelquefois, cela peut même dégrader le foie et entrainer une toxicité hépatique. Il en est de même pour les reins où la dose létale moyenne est de 275 mg/kg. Chez l’homme, il métabolise la coumarine en un composé moins toxique. La dose journalière tolérable est de 0,1 mg/kg. Une personne de 60 kg peut prendre 6 mg de coumarine. En général, la coumarine est hépatotoxique pour les rats où ils la métabolisent en composé toxique instable, pouvant provoquer des tumeurs pulmonaires et un cancer de foie. Cette substance n’est pourtant pas cancérigène pour l’homme. Sachez qu’il existe plusieurs plantes qui renferment de la coumarine dont la teneur varie selon l’espèce. Dans le cannelier de Chine, il y a 2,1 à 4,4 g de coumarine. Rappelons qu’une surdose peut engendrer des problèmes de santé.