Le figuier, ou Ficus carica, est un arbre fruitier d’une grande longévité très apprécié pour ses fruits, mais pas uniquement. En effet, toutes les parties du figuier renferment des vertus pour la santé. Après avoir détaillé les caractéristiques botaniques de cet arbre fruitier, nous découvrirons ses propriétés, ses principes actifs, son usage et les mesures de précautions à prendre.

 

Description botanique

De la famille des Moracées, le figuier provient des régions subtropicales et tropicales. Il pousse en Syrie, en Asie Mineure, en Turquie et en Afghanistan et peut atteindre 10 m de haut. Il fait partie des plantes dites d’orangerie. Bel arbre ornemental, il possède des feuilles caduques, vertes foncées brillantes et découpées. Pouvant atteindre 20 à 30 cm de long, elles sont lobées, palmées, alternes et longues. Elles sont larges de 25 cm, coriaces et épaisses, et possèdent 3 à 5 lobes profonds, veloutées en dessous, rugueuses sur le dessus et à bord lisse. En été, il offre un bel ombrage avec une écorce gris pâle un peu fissurée et lisse ainsi qu’une cime étalée. Cet arbre se distingue par sa forme tortueuse, trapue et originale. C’est un bifère qui donne des fruits en juillet et en septembre, sauf dans les régions froides où ils sont unifères et ne fructifient qu’une fois, en juin. Les figues d’automne produisent une grande quantité et les figues fleurs sont récoltées au mois de juillet. Quand on coupe un fruit ou une branche, un latex blanc s’échappe de la cassure. Celui-ci peut servir à soigner les verrues et les cors.

 

Le figuier compte parmi les 800 espèces de Moracées. Les Romains, les Grecs et les Egyptiens le vénéraient. Il existe 2 types de figuiers. Il y a les figuiers mâles ou caprifiguiers qui abritent les blastophages permettant la pollinisation. Les figuiers femelles, figuiers communs ou figuiers domestiques, produisent des fruits une ou deux fois par an. Les figues mâles ont pour rôle de polliniser l’arbre pour assurer sa reproduction. Les figues femelles sont comestibles.

 

Le figuier est un arbre rustique. Il survit à -15 °C, à condition d’être abrité des vents et d’être bien exposé au soleil. La variété autofertile est parfaite à planter en France où les figues de la première récolte doivent être fécondées. Un arbre autofertile n’a pas besoin de l’aide d’un insecte pour la fécondation.

 

Le figuier est reconnu pour ses vertus magiques. Premier arbre fruitier cultivé par l’homme, il est associé à la paix, au même titre que l’olivier, et symbolise le repos dans la bible. C’est un arbre qui dure 300 ans. Il atteint sa pleine capacité à 7 ans. Les Phocéens ont importé le figuier en Provence, puis les Romains ont développé sa culture jusqu’au nord de la France.

 

Vertus

La figue est riche en potassium, en fibres et en vitamine B3. C'est un fruit bio riche en fer, favorable au transit intestinal. Une fois séchée, elle est très énergétique et devient le fruit favori des sportifs pour les accompagner pendant et après l’effort. En effet, une portion de 100 g de figues peut apporter 250 kcal.

 

Parce qu’elles contiennent beaucoup de fibres, les figues favorisent le transit intestinal. Elles renferment aussi du magnésium qui aide à lutter contre la constipation. En effet, ce sel minéral augmente le volume d’eau.

 

Associées aux noix, les figues renforceraient l’intelligence pour se protéger contre la sénilité liée à la vieillesse, et certains empoisonnements.

 

Cuisine

Très présente dans la cuisine méditerranéenne, la figue se consomme fraîche ou sèche. Elle se consomme cuite, crue, pochée ou rôtie, et peut être transformée en confiture. Elle sert d’accompagnement aux volailles, à fabriquer des compotes, de l’alcool de figues séchées ou des vins. Transformée en chutney, elle peut être dégustée avec du fromage, du curry, de la viande blanche ou du foie gras. Les figues trouvent leurs places dans de nombreuses recettes. Elles peuvent être intégrées à une entrée, un plat de viande, un dessert ou encore une ratatouille.

 

Les figues fleurs sont moins sucrées que les figues d’automne, et ne durent pas longtemps. Elles sont plus grosses, plus molles et les grains sont petits. En cuisine, elles s’accommodent avec du miel mélangé avec du fromage frais, ou du pain et de la charcuterie. En Italie, la figue fleur est servie en tapenade ou avec de l’huile d’olive. Elle est également utilisée pour faire du pain spécial.

 

Pour conserver la figue, vous pouvez soit la transformer, soit la sécher. Il est possible d’en faire du sirop, de l’eau-de-vie, de la confiture, de la compote, ou les faire bouillir tout simplement. Vous pouvez également les placer dans des sachets en plastique pour les ranger au frais. Une fois congelées, elles se conservent jusqu’à 6 mois à une température de -25 °C.

 

Culture

Cultivé dans le bassin méditerranéen depuis l’Antiquité, le figuier possède des fruits en forme de réceptacle charnu avec une ouverture. Les figues sont de couleur blanche, verte ou violette. Tous les figuiers ne sont pas comestibles. Seuls les figuiers domestiques ou femelles le sont. Les figuiers sauvages, mâles ou caprifiguiers donnent des produits non-comestibles.

 

L’arbre pousse sur un sol léger, drainé, fertile, sableux, frais et chaud, qui profite d’une belle exposition au soleil. Il a besoin d’être abrité des vents glacés de l’hiver pour pouvoir donner des fruits sucrés. Il supporte une température comprise entre 18 et 20 °C. En revanche, ses fruits durcissent si la température atteint 43 °C. Il craint les fortes concentrations en bore et en sodium, mais tolère les ph de 6 à 7,7. Les figues se récoltent en été ou en automne, lorsqu’elles arrivent à maturité quand elles se détachent, sont souples et colorées. Cela évite notamment que les oiseaux s’en régalent. Elles ne mûrissent plus une fois cueillies. En outre, elles ne se conservent que 2 jours au frais. Aussi, il est préférable de les consommer ou les transformer juste après la récolte. Dans le Midi, l’arbre atteint 10 m et se récolte deux fois, en juillet et en septembre. Il donne 50 à 100 kg de fruits. Dans le Nord, le figuier atteint 2 à 4 m de haut avec une récolte de 6 à 10 kg par an.

 

Le printemps est la saison idéale pour planter le figuier. Il peut être placé contre un mur et exposé au sud ou sud-ouest, tout en le protégeant du vent froid. Si vous plantez le figuier à l’abri d’un mur, il faut laisser un espace, car ses racines peuvent causer des dégâts sur des murs montés en pierres sèches. L’idéal serait de cultiver un pied avec des fleurs mâles et des fleurs femelles. Si toutes les conditions ne sont pas réunies, les figues ne mûrissent pas. Dans ce cas, les fruits grossissent peu et tombent à défaut de soleil au moment de la maturation. Son emplacement ne lui convient pas, car l’endroit manque de chaleur ou est trop venteux. Il en est de même si l’arbre n’est pas bien enraciné pour puiser les nutriments essentiels à sa croissance, et qu’il ne reçoit pas suffisamment de fertilisant.

 

Le figuier peut être planté dans un bac ou un grand pot pour végétaliser une terrasse. Pour une plantation en bac, mélangez à parts égales du terreau de feuilles décomposées, du sable et de la tourbe blonde. Pour une culture dans le sol, ajoutez du sable dans le fond du trou, puis des cailloux afin d’optimiser le drainage. Enfin, employez un compost bien décomposé. Laissez une distance de 4 mètres entre 2 plants de figuiers. Le figuier exige un arrosage abondant durant la saison chaude quand les fruits commencent à grossir. Sachez que cet arbre ne produit des fruits qu’à partir de la quatrième année après sa culture. Au cours des 2 premières années, il nécessite un arrosage fréquent. En cas de forte sécheresse, un arrosage régulier est requis. Rajoutez ponctuellement de l’engrais ou du fumier déshydraté pour accroître la production de figues.

Pour planter un figuier, creusez un trou de 50 à 80 cm de profondeur sur un terrain argileux. Enlevez les racines des mauvaises herbes et les cailloux. Ajoutez du fumier composté, puis couvrez avec des racines. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi y ajouter un engrais spécial reprise racinaire mélangé à la terre. Pour avoir de gros fruits, ajoutez du phosphate naturel, du fumier de bovin, du guano fiente d’oiseaux marins ou du basalte volcanique. Après avoir coupé les racines de votre figuier, placez-le au centre du trou, le collet au niveau du sol. Comblez, tassez et formez une cuvette au pied de l’arbre. Arrosez avec 10 à 15 litres d’eau. Par la suite, terminez par une taille des rameaux, à 20 cm de l’extrémité.

 

S’il s’agit d’une plantation en bac, optez pour un bac de 50 cm de profondeur et de diamètre. Plantez le figuier dans un mélange de sable, de terreau de plantation et de terre de jardin. Lorsqu’il est presque à maturité, il faut réduire l’irrigation pour obtenir des fruits entiers et riches. En été, le figuier doit être arrosé tous les 8 à 10 jours. En hiver, 2 à 3 arrosages suffisent lors du repos végétatif.

 

La culture de figuier couvre une surface de 46 000 ha, dont 5 % de patrimoine arboricole national. La production est estimée à 57 000 tonnes, avec un rendement moyen de 1,2 tonnes par an. Les figuiers poussent sur des terrains calcaires, schisteux-marneux, pauvres, souvent accidentés et bénéficiant de peu de soins. Les grandes zones de production se trouvent à Tétouan, Ouazzane, Al Hoceima, Chefchaouen et Taounate.

 

La figue a une allure de croissance en double sigmoïde avec trois phases de croissance et deux pics. Durant la première et la troisième phase, la figue se développe en poids et en taille et son taux de sucre croît graduellement. Dans la deuxième phase, elle reste statique. Ces pics sont dus à la synthèse d’auxines endogènes.

 

La récolte des figues se fait de l’été aux premières gelées. Les figues fleurs arrivent à maturité entre la mi-juin, tandis que les figues d’automne mûrissent à la mi-août. 10 à 15 jours séparent les périodes de productivité précoce et tardive. La cueillette se fait à l’aide de roseaux fendus à l’extrémité ou à la main. Elle s’effectue un peu avant la maturité complète pour les figues destinées à la vente en frais et au séchage (à l’aide de séchoirs solaires pilotes). En pleine production, les rendements varient entre 15 à 80 kg.

 

Multiplication et bouturage

Le figuier se multiplie par boutures de branches ou marcottage en été. Ces techniques de multiplication sont plus efficaces que les semis de graines. Les boutures sont plantées dans un carré d’élevage avec 20 à 30 cm d’espace, en veillant à irriguer régulièrement et à offrir l’ombrage nécessaire. Les plantations se font selon les courbes de niveau avec une distance de 4 à 6 m. 30 jours avant son prélèvement, il faut inciser l’annulaire à la base de la bouture pour faciliter le développement ultérieur et l’émission des racines. Durant quelques semaines, il faut creuser des trous de plantation de 60 cm3 exposés à l’air libre. Il faut respecter les espacements de 6 x 4 m pour augmenter la résistance au froid et limiter la phase juvénile.

 

Entretien

Pendant la saison chaude, arrosez régulièrement le figuier, surtout quand les fruits commencent à grossir, car plus ils sont gros, plus la ramification est importante. Cette dernière se fait à la sortie de l’hiver avant la reprise des bourgeons. Une jeune pousse de figuier nécessite un arrosage fréquent, contrairement à un figuier âgé qui tolère parfaitement les périodes de sécheresse. Un figuier déshydraté se reconnaît facilement au flétrissement des feuilles dû au stress hydrique. Par contre, un excès d’humidité pourrait pourrir ses racines. Vous pouvez aussi le cultiver sous serre en hiver. Protégez les jeunes arbres du gel en les rabattant à 5 cm du sol et en les enveloppant avec de la terre légère. Durant la saison froide, plantez-le contre un mur chaud. Quand le froid est rude, protégez les jeunes feuilles avec un voile d’hivernage ou un paillage, en liant les branches du figuier avec des branches de conifères ou des pailles. Il est également possible de butter la base de pied. Ainsi, l’arbre pourrait repartir de la souche en cas de gel sévère. Pour la culture en bac, protégez la motte en couvrant le pot avec un voile d’hivernage.

 

Les figuiers âgés de 1 an doivent recevoir 35 g d’azote sous forme d’urée et 9 kg de fumier décomposé. Les années suivantes, ajoutez de l’azote et 7 kg de fumier annuellement. Quand l’arbre a 5 ans, il doit recevoir 150 g d’azote et 40 kg de fumier. Chez le figuier, le potassium optimise la qualité et le rendement du fruit. Le phosphore agit sur sa maturité et sa couleur. L’azote est important pour sa fructification et sa croissance végétative.

 

Pour entretenir le figuier, taillez-le durant les premières années. La taille de fructification est importante dans les régions du Nord pour favoriser la ramification. Cela permet d’améliorer et d’accélérer sa croissance, ainsi que le poids des fruits. C’est une taille d’éclaircie qui aère la frondaison des arbres et enlève le bois mort. L’idéal est de la faire au printemps quand la sève monte. La taille fruitière est recommandée pour les figues en cépées.

 

Les figues se développent sur les pousses de l’année et celles d’un an. Pour cela, pincez le bourgeon terminal des rameaux en avril. Supprimez les pousses au sécateur en mai et conservez les nouvelles pousses. Après la récolte, enlevez la branche qui a fructifié et taillez au-dessus des pousses. Pour les variétés bifères dans le Midi, il faut supprimer les pousses en août pour optimiser le développement des fleurs et favoriser leur maturité en juillet sans surcharger le figuier. Au printemps, apportez de l’engrais spécial arbres fruitiers. Renouvelez en juin et en juillet. Durant la taille des figuiers, pensez à vous protéger en portant des gants, car leur sève est très irritante.

 

Maladies et nuisibles

Le figuier craint les nuisibles comme la mouche noire, la cochenille du figuier, la maladie du corail, la pourriture grise et la mosaïque. Les araignées rouges s’attaquent aussi à l’arbre en formant leurs toiles sur les feuilles. Par conséquent, celles-ci se décolorent. Le vert des feuilles vire au gris argenté. Arrosez le figuier abondamment ou adoptez des coccinelles rouges pour les éradiquer.

 

Les cochenilles teignes ou kermès se cachent au dos de la feuille près de la nervure centrale et produisent du miellat blanc-rosâtre qui attire les champignons. Elles se cachent sous un feutrage blanc dans une carapace brune, sur les fruits ou sur l’écorce. Les fruits ne sont plus comestibles, car de la fumagine se développe sur les arbres. Pour les enlever de manière naturelle, utilisez un produit de jardinerie d’origine végétale, certifié agriculture biologique. Un piège à mâles est aussi efficace, tout comme le fait d’adopter une coccinelle australienne noire à points blancs.

 

La mouche de la figue attaque dans le Midi à cause des hivers doux. C’est l’insecte le plus dangereux pour cet arbre. On reconnaît l’attaque aux fruits qui tombent avant maturation, car les mouches y pondent leurs œufs. Les larves s’y développent et le fruit finit par pourrir. Pour y remédier, détruisez les fruits infectés pour éviter la prolifération des mouches de la figue, sachant qu’elles diminuent les fruits de 60 à 70 %. Le piégeage à phéromone ou aux chromatiques englues s’avère aussi efficace.

 

Le psylle du figuier s’attaque aux jeunes pousses et aux feuilles. Rosellinia necatrix se traduit par un feutrage mycélien à l’extrémité des rameaux et sur les racines. D’autres maladies peuvent affecter le figuier comme le botrytis cinerea et l’aspergillus niger. Pour les contrôler, le dithane M45, le zineb ou le poudrage au soufre sont recommandés. Quant au chancre, il n’existe aucun traitement pour l’éradiquer, mais il est parfaitement possible de prévenir son apparition en appliquant de la bouillie bordelaise.

 

Variétés

Parmi les variétés de figuiers unifères, il y a la Blanquette à chair rose, la Parisienne de couleur bleue ardoise et la Violette de Sollies à chair rouge. Les variétés de figuiers bifères incluent la Madeleine des Deux Saisons aux petites figues, les Osbom Prolific avec des fruits jaunes sucrés à chair rose, la Blanche d’Argenteuil qui est une variété ancienne rustique et la Goutte d’Or avec de gros fruits dorés. Les fruits du figuier ont une chair de couleur rose, ambre, verdâtre ou brun pourpré.

 

Le figuier est un arbre rustique avec plusieurs variétés qui ne seront plantées que dans les régions adaptées. C’est le cas des variétés Longue d’août, Noire de Caromb ou Marseillaise, qui poussent dans la région PACA, le Languedoc-Roussillon, le Midi-Pyrénées, le Limousin, l’Aquitaine, la Bretagne, Poitou-Charentes, Basse-Normandie et Pays de la Loire. La Violette de Solliès et Grise de Saint Jean poussent sur le littoral ouest et sud. Le figuier Noir de Caromb est une variété de figue bifère qui possède des fruits bruns violets, produits en juillet, septembre et octobre. Ses fruits parfumés sont séchés. Quant au figuier jaune d’or, il donne des figues rouge grenat, en juin et en juillet, puis en août et octobre. C’est une variété unifère qui se plante en bac ou dans les petits espaces.

 

Il existe des variétés de figuiers autofertiles, conseillés dans les régions nord. Les variétés de Majorque et de Smyrne sont les meilleurs types de figues, mais incultivables sous nos climats. Le figuier Smyrne est un unifère qui nécessite une pollinisation par insecte blastophage femelle. C’est le type de figuier à cultiver pour avoir des figues séchées. Le figuier San Pedro est un bifère qui ne requiert aucune pollinisation pour la production de fleurs, mais uniquement pour la production de figues d’automne.

 

Précautions à prendre

Les feuilles des figuiers renferment une sève toxique qui, en entrant en contact avec la peau, peut induire des brûlures au second degré ou la phytophotodermatose. Cette dernière est une irritation liée au contact avec certaines plantes. Les feuilles des figuiers peuvent faire apparaître des rougeurs, puis entraîner un décollement de la peau. Les signes sont en tous points semblables à ceux d’une brûlure avec des œdèmes et des cloques.