Image de diaporama
» » Comment les femmes du Moyen Âge faisaient avec les règles ?

Comment les femmes du Moyen Âge faisaient avec les règles ?

mardi 09 avril 2024

Au Moyen Âge, les femmes devaient faire face aux multiples défis que posaient leurs menstruations, une réalité biologique inévitable. Comprendre le contexte de l'époque est essentiel pour appréhender les différentes façons dont les femmes géraient cette période délicate de leur vie.

 

Comprendre le contexte du Moyen Âge

Au Moyen Âge, la société était étroitement liée à la religion et les croyances superstiteuses étaient profondément enracinées dans les esprits. Les menstruations étaient considérées comme un événement mystérieux et parfois même effrayant, entouré de nombreux tabous et contraintes sociales.

 

De plus, l'Église catholique jouait un rôle important dans la vie des femmes médiévales et influençait fortement leur rapport aux menstruations. Les religieux véhiculaient certains enseignements sur la menstruation qui ont laissé des traces durables dans la perception collective de cette période particulière du cycle menstruel.

 

Dans la société médiévale, les menstruations étaient souvent entourées de croyances et de superstitions. On pensait par exemple que les femmes menstruées étaient porteuses de mauvais sorts et que leur simple contact pouvait provoquer des maladies. Cette perception erronée a contribué à stigmatiser les femmes pendant leurs règles, les excluant socialement.

 

Ces croyances étaient basées sur une méconnaissance scientifique et une interprétation erronée des phénomènes naturels. Elles ont contribué à perpétuer les tabous et les mythes entourant les menstruations au Moyen Âge.

 

En plus des croyances populaires, l'Église catholique avait une influence considérable sur la vie quotidienne des femmes médiévales, y compris la gestion des menstruations. Selon les enseignements religieux de l'époque, les femmes étaient considérées comme impures pendant leurs règles et devaient s'abstenir de participer aux activités religieuses, comme la messe.

 

Les femmes étaient également encouragées à se retirer dans une pièce spéciale pendant leurs menstruations, appelée la « chambre de retrait ». Cette pratique imposée par l'Église ajoutait une dimension d'isolement et d'exclusion aux menstruations, renforçant ainsi leur caractère tabou.

 

Malgré ces contraintes sociales et religieuses, les femmes médiévales ont trouvé des moyens de gérer leurs menstruations. Elles utilisaient des tissus et des éponges comme protection, bien que ces méthodes ne soient pas aussi efficaces que les produits hygiéniques modernes.

 

Les méthodes d'hygiène féminine au Moyen Âge

La question de l'hygiène personnelle pendant les menstruations était une préoccupation importante pour les femmes médiévales. Malgré les contraintes sociales et religieuses, elles ont développé différentes méthodes pour faire face à cette réalité biologique.

  • Les matériaux utilisés pour l'absorption

Au Moyen Âge, les femmes utilisaient principalement des matériaux naturels pour absorber le flux menstruel. Les plus couramment utilisés étaient les chiffons, les morceaux de tissu, les mousselines ou encore la laine. Ces matériaux étaient facilement disponibles et peu coûteux.

 

Cependant, il est important de noter que ces matériaux étaient loin d'être aussi performants que les protections hygiéniques modernes. Les femmes devaient souvent changer ces matériaux plusieurs fois par jour pour éviter les fuites et maintenir une certaine hygiène.

  • Les pratiques de nettoyage et de soin

La propreté et l'hygiène personnelles étaient des préoccupations majeures pour les femmes médiévales pendant leurs menstruations. Elles utilisaient des bains chauds et des lavages fréquents pour se sentir propres et prévenir les infections.

 

Par ailleurs, elles pouvaient également utiliser certaines herbes médicinales réputées pour leurs propriétés antiseptiques et astringentes. Ces pratiques de nettoyage et de soin témoignent du souci que les femmes médiévales portaient à leur santé et leur hygiène pendant leurs menstruations.

 

Au-delà de ces méthodes d'absorption et de nettoyage, les femmes médiévales avaient également recours à d'autres pratiques pour gérer leurs menstruations. Par exemple, certaines utilisaient des ceintures spéciales pour maintenir en place les matériaux absorbants et éviter les mouvements inconfortables. Ces ceintures étaient souvent confectionnées avec des tissus doux et ajustables, permettant aux femmes de se sentir à l'aise tout en assurant une protection adéquate.

 

En outre, il existait des croyances et des superstitions entourant les menstruations au Moyen Âge. Certaines femmes pensaient que leurs règles étaient liées à des forces surnaturelles et qu'elles devaient prendre des précautions supplémentaires pour éviter les malheurs. Elles évitaient parfois de participer à certaines activités ou de toucher des objets sacrés pendant cette période. Ces croyances témoignent de la complexité des attitudes et des pratiques liées à l'hygiène féminine au Moyen Âge.

 

Les remèdes et traitements médicaux de l'époque

En plus des méthodes d'hygiène, les femmes médiévales cherchaient également des moyens de soulager les douleurs et les symptômes associés aux menstruations. À cette époque, la médecine avait une vision différente des règles et proposait divers remèdes.

 

Les femmes médiévales recouraient souvent aux plantes médicinales pour atténuer les douleurs liées aux menstruations. Certaines plantes, comme la camomille ou la centaurée, étaient réputées pour leurs propriétés apaisantes et antispasmodiques.

 

Ces remèdes à base de plantes étaient généralement préparés sous forme d'infusions ou de décoctions, puis ingérés pour soulager les crampes et les maux de ventre. Même si leur efficacité n'était pas scientifiquement prouvée, ces remèdes étaient ancrés dans la tradition médicale de l'époque.

 

Outre les plantes médicinales, d'autres méthodes étaient également utilisées pour soulager les douleurs menstruelles. Par exemple, certaines femmes médiévales appliquaient des compresses chaudes sur leur abdomen, dans l'espoir de détendre les muscles et de réduire les crampes.

 

En parallèle, la médecine du Moyen Âge était encore très influencée par les croyances et les superstitions. Certains médecins médiévaux pensaient que les menstruations étaient le résultat d'un déséquilibre des humeurs dans le corps de la femme. Ils recommandaient alors des régimes alimentaires spécifiques ou des saignées pour rétablir cet équilibre.

 

Ces croyances étaient basées sur une vision simpliste de la physiologie féminine et ne reflétaient pas les connaissances médicales actuelles. Néanmoins, elles montrent l'influence des croyances sur la perception et les traitements des menstruations au Moyen Âge.

 

Il est intéressant de noter que les femmes médiévales n'avaient pas accès aux médicaments modernes tels que les analgésiques ou les anti-inflammatoires. Elles devaient donc se tourner vers des remèdes naturels et traditionnels pour soulager leurs douleurs menstruelles.

 

En plus des remèdes à base de plantes, certaines femmes utilisaient également des techniques de relaxation et de méditation pour atténuer les douleurs menstruelles. Elles croyaient que la relaxation pouvait aider à détendre les muscles et à réduire les crampes.

 

L'impact des règles sur la vie quotidienne des femmes

Les règles avaient un impact significatif sur la vie quotidienne des femmes médiévales. Elles affectaient à la fois leur travail et leur vie sociale, créant ainsi des réalités spécifiques pour les femmes de cette époque.

  • Les règles et le travail des femmes

Pendant leurs menstruations, les femmes médiévales pouvaient être contraintes d'interrompre leur travail. Les règles étaient souvent associées à une moindre productivité, voire à une certaine incapacité. Certaines femmes préféraient donc réduire leurs activités professionnelles pendant cette période pour éviter de se mettre en difficulté.

 

Cette contrainte pouvait être particulièrement contraignante pour les femmes qui devaient subvenir à leurs besoins économiques, comme les travailleuses indépendantes ou celles qui étaient employées dans des métiers précaires.

  • Les menstruations et la vie sociale des femmes

Les menstruations avaient également un impact sur la vie sociale des femmes médiévales. En raison des tabous et des croyances entourant les règles, certaines femmes préféraient se tenir à l'écart des interactions sociales pendant leurs menstruations.

 

Cela pouvait parfois entraîner un sentiment d'isolement et de marginalisation pour les femmes médiévales, qui devaient se priver de certaines activités ou événements sociaux importants.

 

Les tabous et les mythes autour des menstruations

Les menstruations étaient enveloppées de nombreux tabous et de mythes qui ont perduré pendant des siècles. Au Moyen Âge, ces tabous étaient particulièrement présents et ont eu des conséquences significatives sur la vie des femmes de cette époque.

  • Les peurs et les interdictions liées aux menstruations

Les menstruations étaient souvent entourées de peurs irrationnelles et d'interdictions strictes. On croyait par exemple que les femmes menstruées étaient impures et qu'elles pouvaient contaminer les aliments ou les objets qu'elles touchaient.

 

Ces peurs ont renforcé la stigmatisation des menstruations et ont généré des restrictions qui limitaient la liberté des femmes dans leur vie quotidienne. Certains sociologues affirment même que ces tabous ont influencé la perception des femmes et de leur corps jusqu'à nos jours.

  • Les menstruations dans la littérature et l'art du Moyen Âge

Les menstruations occupaient également une place symbolique dans la littérature et l'art du Moyen Âge. Elles étaient souvent représentées de manière négative, associées à des figures féminines maléfiques ou démoniaques.

 

Ces représentations ont contribué à renforcer les stéréotypes négatifs sur les menstruations et à les perpétuer dans l'imaginaire collectif. Les femmes médiévales devaient donc faire face à une double stigmatisation : celle de leur corps menstruant et celle des représentations culturelles qui en étaient faites.

 

Ainsi, les femmes du Moyen Âge ont dû s'adapter aux contraintes sociales, religieuses et médicales qui régissaient leur rapport aux règles. Malgré les tabous et les superstitions, elles ont trouvé des solutions pour gérer leur hygiène, soulager leurs douleurs et naviguer dans la vie quotidienne avec cette réalité biologique incontournable.

 

Découvrez nos autres conseils santé sur la serviette hygiénique

Quelle est la meilleure serviette hygiénique ?

Quand mettre une serviette hygiénique ?

Comment faire quand on a pas de serviettes hygiéniques ?

Comment les femmes du Moyen Âge faisaient avec les règles ?

 

A propos de l'auteur

 

 

Laurence Silvestre, Docteur en Pharmacie

 

Titulaire d’un diplôme d’État de docteur en pharmacie, j’exerce la profession de pharmacien en officine depuis plus de 30 ans. J’utilise mon expertise acquise durant ma formation universitaire et la pratique continue de mon métier pour rédiger des articles de qualité à l’attention du grand public. Ces textes contiennent des conseils scientifiques et pharmaceutiques sur différents domaines liés à la santé, au bien-être et à la beauté. Mon expérience professionnelle me permet de vulgariser ces informations pour une meilleure compréhension de la part des patients. En savoir plus sur Laurence Silvestre.