La chondroïtine est utilisée dans le traitement des douleurs articulaires causées par une arthrose légère ou modérée. Il est également indiqué pour ralentir l’évolution de l’arthrose.

 

Histoire de la chondroïtine

C’était en 1960 que la chondroïtine a été isolée pour la première fois. C’est en 1997 que sa réputation dans le traitement de l’arthrose a grimpé en flèche. Ceci après la publication de The Arthritis Cure où l’auteur affirme que la chondroïtine et la glucosamine régénèrent les tissus cartilagineux.

 

Descriptif de la chondroïtine

La chondroïtine est naturellement produite par l’organisme. Il s’agit d’un constituant essentiel du cartilage. Elle est également présente dans les os, la peau, la cornée et la membrane des artères. Elle aide à la formation et l’entretien du tissu cartilagineux. Ce dernier a pour fonction d’assurer la rétention d’eau dans le cartilage ainsi que son élasticité. Ce tissu garantit aussi la solidité et la souplesse des articulations.

 

La chondroïtine soulage les douleurs provoquées par une arthrose. De plus, il peut aider à prévenir ou à ralentir la dégradation des tissus articulaires. La chondroïtine favorise la reconstruction du cartilage, mais il peut en outre inhiber partiellement l’enzyme en le détruisant.

 

La chondroïtine agirait également sur la formation du cartilage et du liquide synovial. De nouvelles données indiquent que la chondroïtine peut aussi inhiber les ostéoclastes. Il s’agit de cellules jouant un rôle important dans la perte de substance osseuse. La chondroïtine serait en outre active dans le processus inflammatoire.

 

Propriété de la chondroïtine

Composant essentiel du cartilage, la chondroïtine est aussi un élément important du cartilage, plus connu sous le nom de chondrocytes. Elle est naturellement présente dans les matrices extracellulaires des tissus conjonctifs. Elle est également présente dans les ligaments, le derme et les tendons.

 

La matrice est composée de protéoglycanes et de collagène de type II. Physiologiquement parlant, dans le cartilage des hommes, le taux de chondroïtines diminue de la naissance à la quarantième année. Notez que c’est cette évolution qui est à l’origine de la détérioration du cartilage au cours du processus de vieillissement.

 

La chondroïtine est présente dans le cartilage sous forme de sulfate. C’est ce qu’on appelle sulfate de chondroïtine et elle appartient à la famille des glycosaminoglycanes. Il s’agit de polymère de sucre sulfaté et aminé.

 

Il faut savoir qu’il existe deux isomères de sulfate de chondroïtine, à savoir la forme 4 — sulfate ainsi que la forme 6 — sulfate. La forme prédominante dans les cartilages chez les sujets jeunes est la forme 4 — sulfate. En revanche, chez les sujets plus âgés, le taux de 6 — sulfate est supérieur à celui de 4 — sulfate. Une diminution du métabolisme des protéoglycanes a été observée avec l’âge.

 

Les glycosaminoglycanes ont une forte capacité à retenir l’eau. Comme les chaînes de chondroïtine sulfatée ont une charge anionique ; elles se repoussent entre elles. Elles forment une sorte de réseau dans lequel les molécules d’eau se retrouvent piégées. Ainsi, il donne une consistance visqueuse et semi-rigide à la matrice extracellulaire, offrant la possibilité d’effectuer des mouvements sans frottement des os.

 

Précaution sur la chondroïtine

Les femmes enceintes ou allaitantes devront être prudentes quant à l’utilisation de ce produit. En effet, l’innocuité de chondroïtine n’étant pas établie pour ces catégories de personnes. Un cas d’asthme chronique a été rapporté en 2002. En effet, la prise d’un supplément combinant la glucosamine et la chondroïtine a exacerbé les symptômes.

 

Les effets indésirables de la chondroïtine sont rares. Toutefois, ce produit peut rarement causer un léger malaise gastro-intestinal. Noter que les effets de la chondroïtine peuvent s’ajouter à ceux des médicaments anticoagulants. Il faut savoir qu’elle présente les mêmes propriétés chimiques que l’anticoagulant héparine.

 

Recherches sur la chondroïtine

  • Recherche sur l’arthrose

Des méta-analyses et synthèses ont été entreprises sur l’action de la chondroïtine sur l’arthrose. Ces méta-analyses et synthèses ont conclu qu’elle peut soulager efficacement les symptômes de l’arthrose légère à modérer.

 

Toutefois, une synthèse ainsi que deux méta-analyses ont sorti des résultats contraires. Ces méta-analyses négatives ont été critiquées, car les auteurs n’ont retenu que très peu d’études en rapport avec les nombreuses publiées. Les auteurs de ces méta-analyses se sont penchés sur l’étude GAIT. Il s’agit de celle publiée en février 2006 et financée par les National Institutes of Health des États-Unis.

 

Cette dernière a fait beaucoup de bruit, car elle a donné des résultats non concluants. Notamment, elle s’est portée sur 1 500 sujets et était publiée dans le prestigieux New England Journal of Medicine. Cependant, des experts ont mis les conclusions de cette recherche en perspective. Ainsi, ils ont souligné l’importance de l’effet du placebo ainsi que de la performance à peine supérieure du Celebrex.

 

Ainsi, des essais ont été effectués sur l’association de la glucosamine et de la chondroïtine. Après 25 semaines de traitement, les résultats ont été meilleurs que ceux du Celebrex. La combinaison a eu des répercutions bénéfiques sur les sujets souffrant de douleurs modérées à grave. Toutefois, ces effets se sont dissipés après 2 ans de suivi sur 662 individus.

 

En 2010, un essai a été effectué sur 129 sujets. Celui-ci a conclu que la chondroïtine pourrait être utile pour les personnes atteintes d’arthrose et de psoriasis en même temps. En effet, le traitement a révélé une efficacité sur le soulagement des douleurs arthritique. De plus, il a également réduit le psoriasis plantaire des sujets. C’est un autre avantage intéressant en rapport aux anti-inflammatoires non stéroïdiens. Effectivement, ces derniers aggraveraient le psoriasis.

  • Recherche sur le ralentissement de l’évolution de l’arthrose

En juin 2010, une méta-analyse sur 3 études ayant duré 2 ans a été effectuée. Celle-ci a conclu que la chondroïtine pourrait avoir des effets positifs sur la progression de l’arthrose du genou. C’est également un de ses avantages sur l’anti-inflammatoire non stéroïdien qui a tendance à accélérer le développement de la maladie.

 

Une étude récente a été menée sur 69 patients. Elle a conclu que la chondroïtine aurait ralenti la perte de cartilage articulaire en rapport avec le placebo. Cet effet bénéfique a été constaté après seulement 6 mois de traitement. Toutefois, il a été remarqué que les symptômes entre les deux groupes n’ont pas eu de différence. Les chercheurs expliquent ce point par le fait que les cartes ont été brouillées. En effet, les sujets ont pris des anti-inflammatoires non stéroïdiens et de l’acétaminophène durant l’étude.