L’adénosine est une molécule complexe naturellement présente dans le corps humain. Elle joue un rôle important dans le corps notamment dans la formation des acides nucléiques. Issue d’une association d’une base azotée avec un ribose, dans le cas de l’ARN ou d’un désoxyribose dans le cas de l’ADN, l’adénosine peut être associée à un ou plusieurs phosphates. Il s’agit alors d’adénosine monophosphate, diphosphate ou triphosphate selon le nombre de phosphates avec lesquels elle est associée.

 

Le corps contient deux types de récepteurs puriniques d’adénosine : le récepteur A1 et le récepteur A2. L’action de la molécule dépend ainsi du récepteur en question. Les récepteurs A1 se trouvent dans les cellules myocardiques, précisément dans leurs cardiomyocytes tandis que les récepteurs A2 se trouvent au niveau des cellules musculaires lisses et les cellules endothéliales.

 

Les fonctions des récepteurs sont en principe opposées. De ce fait, l’adénosine provoque des effets inverses selon ses récepteurs.

 

Comment se métabolise l’adénosine ?

L’adénosine est métabolisée de différentes manières. Elle provient de l’hydrolyse de l’adénosine monophosphate sous l’action d’un enzyme à la fois intra et extracellulaire appelé 5 — nucléotidase ou sous l’action de l’adénosylhomocystéine.

 

Après être métabolisée, l’adénosine se transforme en inosine sous l’effet de l’adénosine déaminase, celle-ci donnera ensuite lieu à la production de l’hypoxanthine sous l’action d’une purine nucléoside. L’adénosine se transforme par ailleurs en adénosine monophosphate sous l’action de l’adénosine kinase. 

 

Quels sont les effets de l’adénosine selon ses récepteurs ?

L’activation des récepteurs A1 provoque une inhibition de l’adénylcyclase. Ce qui diminue la concentration d’adénosine monophosphate cyclique intracellulaire et donc stimule l’ouverture des canaux potassiques. Ce mécanisme bloque en partie la pénétration de calcium dans la cellule de façon indirecte. Par contre, les récepteurs A2 activent l’adénylcyclase. L’adénosine est aussi susceptible d’être reçue par des récepteurs A3, mais les effets de ces derniers demeurent jusqu’ici inconnus. 

 

L’adénosine ralentit le rythme sinusal du cœur et la conduction auriculo-ventriculaire. Dans ce cas, elle peut être utilisée pour traiter les tachycardies supraventriculaires. Par le biais des récepteurs A1, l’adénosine favorise l’ouverture des canaux potassiques, libérant ainsi le potassium et augmentant la polarisation cellulaire. Les autres types de récepteurs n’ont pas d’effets prouvés sur le cœur. De cette façon, l’adénosine améliore l’approvisionnement en sang au niveau des muscles cardiaques.

 

L’adénosine peut aussi diminuer la fréquence cardiaque et ralentir les impulsions entre les muscles cardiaques en vue de provoquer une contraction.

 

Au niveau des bronches, l’adénosine a un effet broncho constricteur. De ce fait, elle est utilisée pour diagnostiquer l’asthme. Ce sont les récepteurs A1 qui agissent dans ce cas. Contrairement, les récepteurs A2 ont un effet broncho dilatateur.

 

L’adénosine possède des effets vasoconstricteurs avec des récepteurs A1 au niveau des vaisseaux sanguins. L’action des récepteurs A2 sur l’adénosine est par contre connue comme vasodilatatrice. Dans ce cas, l’adénosine a un effet dilatateur des vaisseaux squelettiques et coronaires. Elle agit également en tant que dilatateur au niveau des artérioles efférentes glomérulaires. 

 

Aussi, l’adénosine possède un effet algogène. Lors d’une crise d’angor, l’adénosine agit pour alerter le malade afin que celui-ci arrête toute activité physique.

 

L’adénosine opère en tant que sédatif et anticonvulsivant du système nerveux central. Si les récepteurs A1 réduisent la libération de neuromédiateurs à l’instar de la noradrénaline et l’acide glutamique, les récepteurs A2, eux stimulent la libération de ces neuromédiateurs.

 

Dans la moelle épinière, l’adénosine opère comme étant un analgésique. Elle est libérée par le biais de l’introduction de morphine.

 

Les récepteurs A2 possèdent d’autres effets sur d’autres parties du corps à savoir l’effet antiagrégant plaquettaire au niveau des thrombocytes ; l’effet de dégranulation chez les mastocytes et l’inhibition des sécrétions intestinales.

 

L’adénosine agit également en tant qu’anti-inflammatoire grâce à la stimulation des récepteurs A2, notamment ceux des neutrophiles.

 

L’action vasoconstricteur de l’adénosine dans les reins et le foie est aussi prouvée. Elle réduit le flux sanguin, augmentant ainsi la formation de glucose de forme. 

 

L’administration de l’adénosine accroit autant les sécrétions au niveau des glandes surrénales, stimulant ainsi la production des hormones stéroïdes.

 

Dans quels traitements utiliser l’adénosine ?

L’adénosine est fortement utilisée dans différents soins à commencer par le traitement des tachycardies supraventriculaires ou tachycardie de Bouveret. Pour ce faire, elle est administrée sous contrôle électrocardiographique chez le patient par bolus intraveineux.

L’adénosine est également utilisée pour trouver le flutter auriculaire et la fibrillation auriculaire. En outre, elle est nécessaire dans le contrôle de la pression sanguine principalement pendant l’anesthésie.

 

Bien qu’elle ait des effets contrastés, l’adénosine agit aussi bien en tant que broncho dilatateur que broncho constricteur. Étant broncho dilatateur, l’adénosine permet d’atténuer les crises d’asthme. En effet, ces dernières peuvent avoir plusieurs origines. L’asthme cardiaque est principalement provoqué par la constriction des bronches. Pour pallier à ces troubles, l’adénosine est utilisée afin de dilater les bronches pour pouvoir libérer le poumon. Mais d’autres maladies pouvant aussi entrainer des constrictions au niveau des voies respiratoires se soignent également par l’introduction d’adénosine dans le corps.

 

Il y a cependant des éléments dits antagonistes de l’adénosine, la caféine par exemple. Ces éléments neutralisent les effets attendus, car ils sont compatibles avec les récepteurs sensibles à l’adénosine. Le processus est simple, ces éléments antagonistes se substituent aux récepteurs de l’adénosine. Après ce processus, l’adénosine est reçue par les antagonistes ; c’est ce qui entraine la neutralisation des effets. Aussi, pour garantir l’efficacité de l’adénosine, il est déconseillé de prendre des substances contenant des antagonistes de l’adénosine.

 

Quels sont les avantages de l’utilisation de l’adénosine ?

Comme l’adénosine est un composé organique, elle est donc facilement métabolisée dans le corps. À la différence d’autres traitements d’origine externe, l’adénosine ne cause pas d’effets secondaires. Raison pour laquelle elle agit efficacement.

 

Ayant plusieurs types de récepteurs, l’adénosine a des effets multiples sur l’organisme. Bien que ces effets soient différents, voire opposés selon le type de récepteur, A1 ou A2, l’introduction de l’adénosine dans le corps peut être règlementée.

 

L’adénosine opère efficacement autant dans le diagnostic que dans le traitement. Il agit notamment dans les organes dits nobles du corps à savoir le cœur, les reins et le foie. En parallèle, l’adénosine régule la circulation sanguine et agit sur les neurones.